Éva
Drame de Benoît Jacquot
Tout commence par une tempête de neige. Éva, troublante et mystérieuse, fait irruption dans la vie de Bertrand, écrivain prometteur. Cette rencontre va bouleverser Bertrand jusqu’à l’obsession et le fera glisser jusqu’à sa perte.
Benoît Jacquot nous propose une adaptation du roman « Eve » de James Hadley Chase et je pense que le choix d’Isabelle Huppert est judicieux dans ce rôle de femme fatale, plutôt à contre-emploi.
Oui mais bon ! Le cinéma n’est ni le théâtre, ni l’écriture car si le réalisateur a voulu filmer essentiellement les conséquences du désir plutôt que les causes, il nous a oublié en tant que spectateurs car tout est trop intellectualisé.
L’actrice nous paraît froide, désincarnée voire un "glacial objet du désir" avec une théâtralité des rapports entre elle et Gaspard Ulliel qui est certes parfait en ex-prostitué malhonnête et tourmenté, mais nous avons du mal à comprendre l’attraction entre eux ce qui est tout de même l’histoire ! Nous pouvons même considérer les deux antagonistes comme des caricatures.
Trop d’ellipses, de raccourcis, nous oblige à imaginer les pièces du puzzle manquantes. Nous avons affaire à deux personnages déplaisants lui gigolo, elle son double féminin alors il aurait peut-être fallu essayer de nous séduire ?
Les personnages ne ressemblent pas à des héros de cinéma ; ils ont les défauts, l’hermétisme, l’intériorisation et sont souvent simulateurs, comme de banals humains. C’est certainement une parabole que la mise en scène trop aride et coincée ne nous permet pas d’apprécier.
Les acteurs n’ont rien à se reprocher et je leur garde mon estime. Le film qu’avait tiré Losey du livre avait été un échec à sa sortie même s’il est ‘’admiré’’ maintenant. Je souhaite simplement que le film que je ne qualifierai pas de mauvais, soit mieux compris par d’autres que par moi.
Opinion des gens :
Presse – 52% de positif dont 25% de 4/5 et en négatif 25% de passable et 23% de mauvais.
Spectateurs – 42% de positif dont 4% de 5/5 et 17% de 4/5 et en négatif 30% de passable et 28% de mauvais.
Nationalité : France, Belgique. Genre : drame, mœurs.
09/03/2018
Commentaires
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- 1. michel Le 12/03/2018
La fausse barbe qu'arbore le héros à la fin du film symbolise bien , selon moi, la fausseté générale du film-
- fabulgoneLe 12/03/2018
Adorable métaphore qui m'a fait rire. J'avais trouvé la barbe moche...zut ! j'aurai pu en rire.
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- 2. michel Le 12/03/2018
Plus encore que toi et ton indulgence finale, je n'aime pas ce film.
Le personnage du pseudo écrivain est d'un ridicule, sans la moindre crédibilité. Les romans qui ont , à ma connaissance, traité de ce genre d'imposture décrivaient des gens bien plus consistants, en général déjà écrivains eux-mêmes auparavant.
Hormis le parloir de prison, le milieu où évoluent les personnages semble ne servir que de présentoir des signes d'appartenance bourgeoise , allers-retours tgv première classe, apparts et chalet luxueux, débauche de Charmes-Chambertin hors de prix, fiancée du meilleure monde friqué...
Au contraire d'un Chabrol, Jacquot ne fait montre d'aucun recul critique ou seulement ironique. Oui, c'est ça, ce film se prend terriblement au sérieux, et n'en dévoile que plus sa vacuité.
Et, entre nous, plus ça va, plus je trouve l'admiration qu'on porte à Huppert souvent quelque peu surfaite.
Je regrette de n'avoir pas gardé tellement le souvenir de Jeanne Moreau dans l'"Eva" de Losey, , sinon que je me souviens l'avoir aimée.-
- fabulgoneLe 12/03/2018
J'essaye toujours de ne pas exprimer ma déception par de la dureté parce que je ne suis pas sûr d'être impartial. Ceci étant, le côté luxe et bobo de l'histoire m'a aussi mis mal à l'aise. Huppert n'était pas au mieux ; qu'elle était sa marge de manœuvre !!! Ulliel n'est pas non plus crédible et j'ai du mal à comprendre comment sa supercherie pouvait tenir ; il n'y a qu'une personne pendant la réception après la pièce qui était proche de comprendre, mais ça n'a duré que quelques secondes. Pour le film de Losey, avec Jeanne Moreau, ça ne pouvait qu'être classe car même un film où elle avait un petit rôle, ce rôle était toujours lumineux.
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