Les grands esprits
film d'Olivier Ayache-Vidal
François Foucault, la quarantaine est professeur agrégé de lettres au lycée Henri IV, à Paris. Une suite d’évènements le force à accepter une mutation d’un an dans un collège de banlieue classé REP +. Il redoute le pire. A juste titre.
Olivier Ayache-Vidal nous propose un film sur un thème souvent traité l’école et la banlieue mais son approche ne manque ni de pertinence ni de finesse avec une réflexion intéressante sur la pédagogie auprès des élèves difficiles.
Indéniablement, l’interprétation de Denis Podalydès, très convaincant, tire l’ensemble vers le haut. Nous assistons à un paradoxe : la relation aux élèves dans le grand lycée parisien se résume à un mépris profond alors que son passage dans le collège de banlieue va le conduire presque à son insu à une relation de respect réciproque, en installant pour se protéger une distance qu'il met avec ses jeunes élèves et en gardant son vouvoiement, habituel pour lui.
Respect, valorisation et estime de soi, remise en cause sans cesse de l'échec et de la pédagogie, ce sera à travers toutes ces valeurs que le duo élèves/professeur sera sans arrêt crypté, analysé, décortiqué jusque dans les moindres détails ! De plus, la modestie du propos nous touche.
L’approche du prof Podalydès , avec sa façon de parler de Victor Hugo et « les misérables » est intéressante et ajoutons que la bande d’élève est assez craquante comme la sortie au château de Versailles sur le thème non prévu du ... ‘’selfie’’.
Certes, nous sommes dans une histoire un peu idéalisée, mais pour nous spectateurs, nous faisons un plongeon salutaire dans le monde de l'éducation comme il est rare de le voir ainsi au cinéma, une véritable immersion dans cet univers passionnant où tout est basé sur la relation, l'écoute, où chaque mot choisi a une importance capitale ! Le désir de bien faire, de réussir comme celui de faire réussir.
Qu’il s’agisse des enseignants ou des élèves, nous apprécions le côté profondément humain et l’évolution positive qui en résulte. Le jeune Abdoulaye Diallo est lui aussi superbe, présent et pétillant. Une belle leçon de vie et d'espoir en son prochain : à méditer.
Opinion des gens :
Presse – 68% de positif dont 40% de 4/5 et pour le négatif 20% de passable et 12% de mauvais.
Spectateurs – 92% de positif dont 19% de 5/5 et 54% de 4/5 et pour le négatif 5% de passable et 3% de mauvais.
C’est bien la confirmation que les spectateurs approuvent le côté volontairement optimiste de cette histoire.
Nationalité : France. Genre : Comédie sur un thème de société difficile.
Commentaires
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- 1. michel Le 20/09/2017
Oui, le thème n'est pas original et semble à de nombreuses reprises traité de façon comparable au film "entre les murs" , pourtant déjà vieux de presque 10 ans. Ah! les scènes de conseil de discipline...
Mais le personnage de Podalydes est tout de même plus humain que celui de Bégaudeau, même si les analogies existent. Et on ne se plaindra pas que ce film- ci soit porteur d'une certaine lueur d'espoir !-
- fabulgoneLe 20/09/2017
Merci mon ami; Tu sais à quel point j'aime tout ce qui gravite autour de l'enseignement qui reste le seul garde-fou contre l'obscurantisme et ce film est une petite lumière d'espoir que je voudrais tellement voir éclairer le monde actuel de l'école. Je n'ai connu que de bons enseignants et je m'estime privilégié. Ce film me rappelle le professeur de français qui m'a hissé là où je n'aurais jamais cru avoir une place.
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