La planète des singes opus 3
Suprématie de Matt Reeves
Dans ce volet final de la trilogie, César, à la tête des Singes, doit défendre les siens contre une armée humaine prônant leur destruction. L’issue du combat déterminera non seulement le destin de chaque espèce, mais aussi l’avenir de la planète.
Matt Reeves nous propose dans « Suprématie » un film qui s'attarde sur le fond de l’histoire, sans scènes d'action inutiles. Avant de vous rendre dans les salles obscures, éclaircissons les choses.
Ce troisième volet complète le prélude du film initial de 1968. Nous avons eu en premier, l’histoire de la manipulation génétique qui a déclenché le processus de modification du cerveau simiesque pour le faire évoluer vers celui de l’humain avec tout d’abord la parole et leurs facultés cognitives qui se développent. Le souci, c’est que cette manipulation a pour effet secondaires de propager un virus mortel qui risque d’anéantir l’humanité.
Dans le second volet, les humains qui survivent se retrouvent en perte de leur modernisme et par suite de maladresses, un conflit se déclare entre les singes et les hommes avec Koba un singe qui tourne du côté obscur pour ‘’liquider’’ l’espèce humaine ; à la fin, un statuquo, calme le jeu.
Pour tous ceux ou celles qui imaginent que « suprématie » signifie une grande bataille finale entre singes et humains précisons :
- Les singes ne disposent pas d’armes sophistiquées et sont plus pourchassés qu’attaquants. S’il doit y avoir une grande bataille finale, les humains surentraînés et surarmés seraient obligatoirement les vainqueurs. Et aussi, nous ne sommes pas encore à un niveau intellectuel suffisant pour tous les singes.
Je ne vais rien dévoiler de ce troisième volet qui commence (ce que montre aussi la bande annonce) en trompe l’œil, laissant croire que nous assistons au début du conflit final. Vous comprendrez au fur et mesure la quête de César qui lui aussi vire du côté obscur :
- Pourquoi des singes sont en camps de travail forcé,
- Comment les quelques scènes violentes qui servent à réguler le rythme vont augmenter crescendo le suspense et la tension pour le grand final explosif
- Et en dernier lieu le vrai but de César.
Les effets spéciaux sont bluffants, le travail fait autour des singes est véritablement à couper le souffle. César, joué avec excellence par Andy Serkis en motion capture, et les singes ne sont jamais apparus aussi humains et aussi proches des préoccupations de notre époque.
Ce film est surtout une belle métaphore avec d’étonnantes passerelles qui se construisent pour que nous comprenions mieux le film, celui avec Charlton Heston de 1968 qui reste le plus poignant de tous ceux qui ont été imaginés par la suite. Le rôle de la petite fille jugé ‘’inutile et insuffisant’’ est aussi une petite métaphore complémentaire comme la ‘’mutation’’ du virus. Ayant vu le film de 1968, j’ajoute que si j’avais dû écrire le scénario du film de 2017 j’aurai sans doute dirigé mon récit dans un sens très proche de ce qu'il nous est donné de voir.
Je comprends donc la déception et les interrogations de certains spectateurs qui pensaient voir un film de guerre.
Ce film est une prouesse technique, mais aussi scénaristique, sombre, inquiétant, aux messages forts, le tout renforcé par l’impression que nous ressentons devant la beauté et le dépouillement des images d'une nature glacée et hostile qui n’est pas non plus ici par hasard. Pour toutes ces raisons, cet opus est à découvrir sans hésitation !
Si les cinémas Pathé avaient la bonne idée, comme pour Indiana Jones par exemple, de nous faire une petite soirée de la planète des singes de 1968, je retiens ma place aussitôt. Sinon je me ferais une petite resucée en DVD.
Opinion des gens :
Presse – 89% de positif dont 15% de 5/5 et 56% de 4/5 ; pour le négatif, 11% de passable.
Spectateurs – 78% de positif dont 24% de 5/5 et 34% de 4/5 ; pour le négatif 13% de passable, 5% de mauvais et 4 % de nuls.
Nationalité : États-Unis. Genre : Science-fiction.
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