Ouvert la nuit

Une comédie excentrique d'Edouard Baer

Luigi a une nuit pour sauver son théâtre. Une nuit pour trouver un singe capable de monter sur les planches et récupérer l'estime de son metteur en scène japonais ; une nuit pour regagner la confiance de son équipe et le respect de sa meilleure amie - qui est aussi sa plus proche collaboratrice... et pour démontrer à la jeune stagiaire de Sciences Po, tellement pétrie de certitudes, qu'il existe aussi d'autres façons dans la vie d'appréhender les obstacles...

Affiche ouvert la nuitÉdouard Baer nous offre une plongée dans l’envers du décor d’un théâtre qui nous rappelle ceux de la fin des années 60, qui produisaient des créations d’avant-garde, modernes, surréalistes avec des acteurs pittoresques.

Ici le directeur un peu déjanté, Luigi (Edouard Baer), déploie son énergie ravageuse et sa mauvaise foi avec un cynisme inconscient qui va le conduire à se lancer dans une déambulation nocturne à travers les quartiers de Paris.  
Tout au long du film, nous découvrons des personnages atypiques, burlesques, quelques fois ubuesques, des trognes marquées, extravagantes (au théâtre comme à l’extérieur) et à chaque fois dans des situations et des comportements à la limite du réel.

Disons le tout de suite, si vous n’aimez pas Edouard Baer, ne venez que par curiosité et si vous l’aimez comme c’est mon cas, n’ayez pas la crainte d’être déstabilisé. Il ne se donne pas le bon rôle mais il est foutraque, attachant, drôle et dérangeant, omniprésent et il nous offre des dialogues ciselés qu’il partage avec tous les autres acteurs même avec les plus petits seconds rôles.

Audrey TautouAu théâtre, avec sa troupe pendant la répétition, il virevolte suivi d’Audrey Tautou parfaite dans son rôle de collaboratrice pugnace mais agacée et prête à craquer devant un tel degré d’immaturité.  

Au cours de la déambulation parisienne, c’est la stagiaire de Sciences Po qui l’accompagne et Sabrina Ouazani nous montre toute l’étendue de son talent ; elle est épatante, naturelle, à la fois témoin exigeante et rebelle pour que le directeur du théâtre aille au bout de son devoir.
Un petit coup de cœur aussi pour Michel Galabru dont c’était la dernière apparition.

Ce film est un hommage aux saltimbanques, aux utopistes pour qui la création ne doit pas se laisser entravée par l’argent, c’est aussi une ode à la liberté, à l’improvisation.
Laissez-vous tenter par cette virée dans le monde des noctambules et maudissez-moi si vous n’avez pas aimé.

Opinions des gens :
Presse - 90% d'avis favorable dont 50% de 4/5 - pas de mauvais ni de nul
Spectateurs - 54% d'avis favorable dont 11% de 5/5 et 14% de 4/5 et ... 28% de mauvais (16) et nul (12)