La fille inconnue

Drame de Luc et Jean-Pierre Dardenne

Jenny, jeune médecin généraliste, se sent coupable de ne pas avoir ouvert la porte de son cabinet à une jeune fille retrouvée morte peu de temps après. Apprenant par la police que rien ne permet de l'identifier, Jenny n'a plus qu'un seul but : trouver le nom de la jeune fille pour qu'elle ne soit pas enterrée anonymement, qu'elle ne disparaisse pas comme si elle n'avait jamais existé.

La fille inconnueLes frères Luc et Jean-Pierre Dardenne nous montrent un cinéma social dur, filmé par temps gris et d’une grande humanité sans artifices ni humour. Ils construisent une œuvre d’une grande cohérence, à peu près irréprochable sur le fond mais très austère dans la forme.

Malgré cette rudesse, l’émotion est bien présente. Le désarroi de cette femme opiniâtre prend aux tripes et la quête qu’elle poursuit ne manque pas d’intensité. Et puis, le portrait de cette doctoresse solitaire est assez captivant.

La fille inconnue, finalement c’est un peu elle aussi : on ne sait rien d’elle, juste ce qu’elle veut bien livrer dans les relations plutôt chaleureuses qu’elle entretient avec ses patients.

Adèle Haenel qui interprète Jenny est très sobre ; elle insuffle beaucoup de délicatesse dans ce rôle un peu rigide.

Alors oui, ce film peut sembler un peu glauque et dérouter bon nombre de spectateurs, mais le talent d’Adèle Haenel crève l’écran et les acteurs qui l’accompagnent sont tous au diapason qu’il s’agisse de Louka Minnella, Jérémie Renier, Olivier Bonnaud ou Christelle Cornil.

Ce film est déroutant et sombre, mais il est superbement filmé et sans musique si ce n’est un petit morceau interprété par un malade. Il mérite d’être vu pour la profonde humanité qu’il dégage.

Les critiques sont : Pour la presse 63% de bonnes opinions et pour les spectateurs 55%.