Bronco Billy
Un film de Clint Eastwood
Bronco Billy McCoy est le directeur d'une petite troupe ambulante qui donne des spectacles de western. Son héroïne, celle sur qui il tire alors qu'elle est attachée à une roue de chariot, lui fait faux bond. C'est alors qu'il rencontre Lily, jeune héritière abandonnée par son récent mari.
« Si j’ai voulu faire passer un message, c’est dans Bronco Billy que vous le trouverez » a déclaré Clint Eastwood et je confirme, pour tous ceux qui aiment l’acteur et le réalisateur, qu’il est indispensable que ce film de 1980 soit dans leur dvd thèque.
Dans ce film réalisé par Clint, nous trouvons le thème central de Josey Wales hors la loi, c’est-à-dire la constitution d'une micro communauté avec des exclus, des largués : un déserteur, un quasi manchot, un Noir, un Indien, une fausse Indienne et une héritière coincée à laquelle Bronco va réapprendre la simplicité.
Cette drôle de troupe représente les idéaux d'une Amérique légendaire alors qu'autour d'eux, dans l'Amérique moderne, tout n'est que cupidité et violence.
Bronco Billy est un hommage à l'Amérique éternelle, celle des cow-boys, des valeurs de respect, de solidarité et de communauté, quelle que soit la forme que prend celle-ci.
Il filme la solidarité chaleureuse des gens du voyage en écho à celle des caravanes de pionniers et fait le portrait avec tendresse et humour de ce cowboy égaré au 20eme siècle, qui fait la morale aux enfants et leur demande obéissance, respect et de ne pas oublier les prières avant de se coucher.
Eastwood conservateur du rêve américain, fait part de sa nostalgie envers une Amérique perdue qui aspire à des valeurs d'une autre époque, décalage qui s’exprime dans une séquence hilarante, où à court d’argent, Bronco Billy tente de braquer à l’ancienne, avec chevaux et six-coups, un train qui lui passe sous le nez en ignorant totalement sa tentative dérisoire.
Clint se fait humilier par un shérif (Walt Barnes) pour sauver de la taule un déserteur du Vietnam ; c’est une des seules séquences dures de ce film. Quand le chapiteau du cirque brûle accidentellement, Bronco Billy le remplace par un patchwork géant de petits drapeaux américains cousus ensemble par... les pensionnaires d'un asile ! Beau résumé du patriotisme de Clint, entre naïveté et ironie.
Sa partenaire, n’est autre que son épouse Sondra Locke avec laquelle il a tourné six films ; elle est parfaite dans son rôle de bourgeoise coincée et tous les acteurs de la troupe sont remarquables. Dans ce film apparaissent aussi ses deux enfants de 7 et 11 ans Alyson et Kyle.
Un vrai cadeau à offrir à ceux qui sont comme moi des admirateurs de Clint Eastwood, et que j’ai pu acquérir au village du Festival Lumière 2016.
En ce qui concerne les opinions, celles des spectateurs ont été écrites au cours de ces dix dernières années et il n'y a pas de critique presse, si ce n'est l'article que l'on trouve dans le superbe catalogue 2009 de la première édition du festival Lumière de Lyon où Clint Eastwood fut le premier à recevoir le prix Lumière.
L'article souligne l'accueil mitigé de la critique européenne et du public à la sortie du film en 1980 et il faudra attendre 10 ans pour que Bronco Billy soit considéré comme une œuvre majeure des films réalisés par Clint Eastwood. Le nouveau public des spectateurs qui l'ont visualisé entre 2007 et 2015 donnent pour 71% un avis favorable (20% de 5/5). Les 29% défavorables sont à 2/5 ; pas de "mauvais" ou "nul".
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