Rester vertical
Un film d'Alain Guiraudie
Léo est à la recherche du loup sur un grand causse de Lozère lorsqu’il rencontre une bergère, Marie. Quelques mois plus tard, ils ont un enfant. En proie au baby blues, et sans aucune confiance en Léo qui s’en va et puis revient sans prévenir, elle les abandonne tous les deux. Léo se retrouve alors avec un bébé sur les bras. C’est compliqué mais au fond, il aime bien ça. Et pendant ce temps, il ne travaille pas beaucoup, il sombre peu à peu dans la misère. C’est la déchéance sociale qui le ramène vers les causses de Lozère et vers le loup.
Le film d’Alain Guiraudie est bien un film « Art et d’Essai » qui a reçu un accueil très favorable de la critique presse (80% de bonnes et très bonnes opinions). Mais attention, il ne faut pas se limiter au synopsis et à la bande annonce qui lui donne un air assez bucolique.
Nous avons bien sûr les superbes paysages de la Lozère et du Marais poitevin mais ce film est assez déroutant et peut choquer. Il navigue à la fois dans le réel, l’onirique et un peu d’absurde. Il n’empêche que même si nous perdons nos repères d’espace-temps puisque le personnage principal peut être à Brest puis en Lozère ou dans le marais poitevin dans le plan suivant et ce dans la même journée, le scénario reste logique dans le cheminement et les rencontres de Léo.
Quant à la « fée guérisseuse », elle apporte une touche de légèreté qui nous permet de souffler un peu dans un monde rugueux, de sans-abris, d’un vieillard en fin de vie (très bonne interprétation de Christian Bouillette), pauvreté du monde rural, où Léo est en constante recherche de sa quête pour rester debout.
Il n’en reste pas moins que la scène finale avec les loups est belle et surprenante.
J'ai aimé, mais les gens avaient l'air décontenancés à la sortie. Je le comprends aisément car les surprises déconcertantes arrivent très vite et se poursuivent dans deux ou trois plan-séquences.
Il faut donc une bonne dose de tolérance, de sérénité et être averti pour ne pas figurer parmi le tiers des spectateurs qui ont détesté ce film, distribué en CNP où pourtant nous connaissons le risque d’être déstabilisés.
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