Free State Of Jones
Biopic historique de Gary Ross
En pleine guerre de Sécession, Newton Knight, courageux fermier du Mississippi, prend la tête d’un groupe de modestes paysans blancs et d'esclaves en fuite pour se battre contre les États confédérés. Formant un régiment de rebelles indomptables, Knight et ses hommes ont l'avantage stratégique de connaître le terrain, même si leurs ennemis sont bien plus nombreux et beaucoup mieux armés… Résolument engagé contre l'injustice et l'exploitation humaine, l'intrépide fermier fonde le premier État d'hommes libres où Noirs et Blancs sont à égalité.
"Free State Of Jones" de Gary Ross nous montre une face méconnue de l’histoire des Etats-Unis sur fond de guerre de Sécession et sur le thème de l'esclavagisme.
Une œuvre superbe à la mise en scène pédagogique et à la photographie magnifique qui retrace la révolte de petits exploitants sudistes jusqu'à la ségrégation raciale dans les années 60 en passant par l'affranchissement des esclaves en 1865 et l'émergence du Ku Klux Klan.
Une histoire qui nous glace les sangs avec quelques passages très forts. Mais le rythme assez lent s’appuie surtout sur l’évolution psychologique des personnages, sans voyeurisme inutile.
Mathieu McConaughey porte le film par sa seule force et son charisme, il arrive à donner toute la portée politique et historique, nécessaire et attendue pour convaincre de la nécessité de ce combat. Par un mélange de persuasion, d'écoute et de sensibilité, il est en capacité à faire passer sa parole.
On suit donc intensément et même avec passion le parcours incroyable de Newton Knight, aux belles idées humanistes de liberté, qui saura aller jusqu'au bout de son espoir et de ses convictions avec son armée de déserteurs, dont pas mal d'entre eux sont interprétés avec punch et vérité mais toujours de manière très touchante.
Un film vraiment important, utile et particulièrement abouti dans sa démarche. Un biopic intelligent, très au point, qui montre que l’abolition de l’esclavage n’a pas empêché que la ségrégation raciale sévisse des dizaines d’années encore et que des stigmates perdurent encore.
La richesse des dialogues mérite que l’on suive ce film en VOST.
Commentaires
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- 1. michel t. Le 17/12/2016
Merci de ces précisions.
Un lapsus dans mon message précédent, l'exemple que je cite ne concerne pas le tribunal mais le bureau de vote,. -
- 2. michel t. Le 17/12/2016
Je ne sais pas vraiment si c'est un biopic, au sens où je ne trouve pas trace de ce Newton Knight dans la littérature dont je dispose. Howard Zin en premier lieu, dans son"(une) histoire populaire des Etats-Unis" n'en fait nulle mention dans son très long chapitre sur l'esclavage.
Quoiqu'il en soit cependant, et à la lumière des sources que Zin précisément cite abondamment, on peut affirmer que cette reconstitution historique est tout-à-fait plausible, que des documents nombreux attestent de la véracité des différentes scènes du scénario, quand bien même elles sont toutes attribuées par condensation au même héros, mais répétons qu'elles sont absolument authentiques (je pense par exemple à la scène du tribunal), de même qu'est, selon moi (et mes sources) , fidèle la vision du contexte politique général de l'époque qui rompt avec la vision unanimiste officielle et rend bien compte des témoignages de ces acteurs modestes de l'histoire, quitte à égratigner la statue de Lincoln.-
- fabulgoneLe 17/12/2016
L'histoire de ce héro oublié, se trouverait à la bibliothèque du Congrès aux Etats-Unis, il existe des descendants et je pense qu'en cherchant bien, on peut trouver l'histoire de Newton Knight né le 10 novembre 1837 et décédé le 16 février 1922. mais ce n'est surement pas facile car cette histoire égratigne un peu les States.
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