Paulina

Paulina, 28 ans, décide de renoncer à une brillante carrière d’avocate pour se consacrer à l’enseignement dans une région défavorisée d'Argentine. Confrontée à un environnement hostile, elle s’accroche pourtant à sa mission pédagogique, seule garante à ses yeux d’un réel engagement politique; quitte à y sacrifier son petit ami et la confiance de son père, un juge puissant de la région. Peu de temps après son arrivée, elle est violemment agressée par une bande de jeunes et découvre que certains d’entre eux sont ses élèves. En dépit de l’ampleur du traumatisme et de l'incompréhension de son entourage, Paulina va tâcher de rester fidèle à son idéal social.

D’une efficacité redoutable, Santiago Mitre mêle habilement toutes les ressources de la narration et réalise un magnifique portrait de femme, d’une femme qui marche. Le scénario est particulièrement ambitieux, fouillé, intelligent et parfaitement écrit. Le film démontre les difficultés que les femmes rencontrent pour arriver à faire accepter leurs décisions. À aucun moment, Santiago Mitre n'impose un quelconque point de vue. Il réussit toutefois à nous faire partager son souhait. Je le cite : "Je fais des films pour construire des images, au milieu desquelles évoluent des personnages. Et s’ils soulèvent des questions, tant mieux !". Ce film nous interpelle et provoque des interrogations qui effectivement  ne trouvent pas ici de réponses. A chacun de décider selon sa sensibilité.
Quoi qu’il en soit, le film est porté de bout en bout par l'excellente, Dolores Fonzi. Elle est parfaitement accompagnée par les autres acteurs et en particulier par son père Fernando interprété par Oscar Martinez qui est bouleversant dans sa relation très forte avec sa fille dont il se résoud à accepter les choix.

Un film à voir en VOST pour ne rien perdre de son intensité et je dis merci à l’institut Lumière et donc au CNP Bellecour de nous le proposer.