Le voyage de Fanny
Drame de Lola Doillon
Du haut de ses 12 ans, Fanny a la tête dure ! Mais c'est surtout une jeune fille courageuse qui, cachée dans un foyer loin de ses parents, s’occupe de ses deux petites sœurs. Devant fuir précipitamment, Fanny prend alors la tête d’un groupe de huit enfants, et s’engage dans un dangereux périple à travers la France occupée pour rejoindre la frontière suisse.
Entre les peurs, les fous rires partagés et les rencontres inattendues, le petit groupe fait l'apprentissage de l'indépendance et découvre la solidarité et l'amitié…
"Le Voyage de Fanny" relate l'exploit réel d'une fillette de 12 ans pendant la deuxième guerre mondiale, à travers un groupe d'enfants juifs et son périple inouï vers la sécurité et la liberté. Ce film réussit à trouver un équilibre fragile entre ténacité, danger, angoisse, et des moments de grâce, d'innocence et d'insouciance qui donnent à cette épopée un déroulement fluide et limpide !
Lola Doillon arrive à capter le regard de ces enfants en saisissant quelques mots ou quelques expressions, pour qu'on lise la peur, l'interrogation et la déception de ces petits êtres qui n'ont pas les clés pour tout comprendre face à des adultes pris à leur propre piège ou à leurs propres faiblesses.
Fanny est une battante et la prestation de Léonie Souchaud crève l'écran par son rayonnement tandis que la petite bande qu'elle accompagne nous offre des situations, des prises de décisions et des remises en question, avec quelques petits acteurs comme Ryan Brodie (Victor), et Igor Van Dessel (Maurice) qui nous livrent chacun une très belle performance, en incarnant les rôles d'enfants courageux et combatifs. Quant à la petite soeur interprétée par Juliane Lepoureau, elle nous fait penser par sa candeur à Petit Gibus de la Guerre des boutons.
Nous avons également ici l'illustration et la démonstration de la férocité de l'homme. Et nous nous demandons jusqu'où il peut aller à l’encontre des enfants, dans un contexte de guerre !
La réalisation n’est certes pas sans défauts. Mais au-delà de l’académisme technique et des critères cinématographiques qui peuvent heurter la critique presse, les spectateurs qui sont après tout ceux pour qui le cinéma existe, nous constatons qu’ils sont 85% à plébisciter ce film qui mérite bien notre présence dans les salles de cinéma.
Une très belle retranscription du livre autobiographique de la romancière Fanny Ben Ami.
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