Elle

Drame de Paul Verhoeven

Michèle fait partie de ces femmes que rien ne semble atteindre. À la tête d'une grande entreprise de jeux vidéo, elle gère ses affaires comme sa vie sentimentale : d'une main de fer. Sa vie bascule lorsqu’elle est agressée chez elle par un mystérieux inconnu. Inébranlable, Michèle se met à le traquer en retour. Un jeu étrange s'installe alors entre eux. Un jeu qui, à tout instant, peut dégénérer.

Elle - l'afficheSachant que le réalisateur, a mis en scène Basic Instinct nous pouvions craindre une sorte de voyeurisme, alors qu'il n'y a nulle apologie du viol. Nous assistons au jeu trouble d'une bourgeoisie qui refoule sa violence sous des dehors policés avec des personnages qui battent en brêche la morale bien-pensante et ne sont pas très recommandables.  
Un film dur, brutal, éprouvant sulfureux très judicieusement ponctué de séquences plus légères, ironiques, acides où évoluent des seconds rôles bien interprétés et qui donnent du liant à l’histoire, évitant qu’elle ne soit réduit à un drame bourgeois conventionnel.  
Parmi ceux-ci, nous retrouvons avec plaisir, Virginie Efira dans un petit rôle ambigu et la jeune et talentueuse Alice Isaaz. Magnifiquement porté de bout en bout par Isabelle Huppert dans un rôle de femme blessée au caractère d’acier ; elle joue au chat et à la souris avec Laurent Lafitte, étonnant et inquiétant à tel point que nous perdons nos repères en cherchant à savoir qui manipule qui.

Ce premier film français du réalisateur Paul Verhoeven (77 ans) néerlandais et hollywoodien est sans aucun doute une réussite avec une impeccable direction d'acteurs, un scénario fluide et sans faute parsemé de situations originales bien imbriquées comme les pièces d’un puzzle et une belle richesse de dialogues. Nous sommes rivés à cette histoire haletante qui se suit avec intérêt et sans ennui pendant plus de deux heures.

14 les acteurs