Star Wars - VII

Le Réveil de la Forçe de J.J. Abrams

Star wars viiJe ne vais pas réinventer l'eau chaude, "Le réveil de la Forçe" comme Harry Potter, Le Seigneur des Anneaux ou les Marvels et autre Advengers, comporte ses fans et ses détracteurs, les détracteurs se définissant comme les meilleurs fans !!! Comme il se doit, toute la presse y a été de sa critique et le plus difficile est d'en choisir une qui soit technique, sans être technique, ni méchante, ni trop gentille, bourré de références sans en faire trop...etc. vous l'avez compris exercice périlleux il s'en faut.
Bref Star Wars est mort, vive Star Wars. Il s'agit de redémarrer une saga sans dénigrer ni occulter les six opus précédents. Quoi donc de plus naturel que de reprendre le N°IV qui est à la source de la première série, ce qui peut provoquer des grincements de dents. Offrir la prépondérance à une "fille", voilà aussi de quoi irriter les "garçons". Nous sommes en 2016 et donc il faut bien que cette nouvelle série soit en phase avec la lente évolution de nos mœurs. Et pour moi qui affectionne autant Mad Max qu'Hunger Games, je me suis fait plaisir avec ce film qui est un divertissement visible par toute la famille et remplit bien son cahier des charges. C'est dommage pour les quelques centaines de personnes qui crient au scandale et c'est surtout tant mieux pour les dizaines de milliers qui l'ont vu et apprécié.
Le cinéma, c'est l'émerveillement, le rêve, le sentiment, et même parfois la tristesse, mais ce n'est pas un exercice de philo bien cadré qui ne doit jamais être hors sujet. Je ne fréquente pas les salles obscures pour me prendre la tête et je ne boude jamais mon plaisir avec des considérations métaphysiques.

Voici donc une critique qui me semble intéressante:
J.J. Abrams est à la fois l’auteur, mais également le témoin numéro 1 de cet épisode VII. Né en 1966, le réalisateur avait 11 ans quand le premier film est sorti et que George Lucas réinventait la question de la mythologie moderne. Lucas, Spielberg et les autres avaient actionné la centrifugeuse du cinéma, convoqué autant l’âge d’or hollywoodien, l’ambition démesurée des Cecil B. DeMille ou D.W. Griffith, que l’esprit de leurs prédécesseurs immédiats, des grands frères du premier Nouvel Hollywood. Alors que le cinéma américain est sans cesse annoncé subclaquant, J.J. Abrams a fait de sa filmographie la preuve permanente d’un héritage. Rompu à l’exercice de la série (Alias, Fringe, Lost), où il reprenait la puissance de la narration spielbergienne, l’Américain s’est lui-même, comme ses héros aînés, institué comme le repreneur des mythologies passées. Ainsi de Star Trek ou de Super 8(hommage direct à Spielberg). Et c’est dans ce Réveil de la Force que sa dimension s’accomplit comme jamais. Meilleur élève, fils préféré, premier de la classe, tout cela ne devrait pas cantonner Abrams dans le rôle du pâle copieur de service. Comme le Tancrède du Guépard, il semble vouloir perdurer et dépasser son immense héritage, lui donner toutes les sécurisations pour qu’il ne se fragilise jamais. L’épisode VII est ainsi marqué par cette ambition claire de cocher toutes les cases, de valider tout ce que le public attend en termes de blockbuster (action, amour, camaraderie, transmission), de légitimité Star Wars(personnages, anecdotes, us et coutumes bizarres et clins d’œil ironiques), et de l’entraîner encore plus loin, avec de nouveaux personnages, de nouveaux espaces. En somme, de prouver pour de bon la légitimité totale de l’histoire.
En termes analytiques lambda, J.J. Abrams sait qu’il faut tuer le père pour mieux l’aimer.