Premiers crus
Un film de Jérome La Maire
Etre un œnologue réputé, ne fait pas un excellent vigneron. C'est portant le challenge que se fixe Charlie, le fils de François qui a laissé son exploitation partir à vau-l'eau. Il va tenter de sauver l'exploitation familiale mise en redressement judiciaire. Le scénario est simple, il tient la route et il est transcendé par les acteurs, où personne n'en fait trop ni ne tire la couverture à soi.
Charlie (Jalil Lespert) est convaincant et impeccable en fils de François interprété par un Gérard Lanvin bougon et droit dans ses bottes pour ne pas laisser transparaître sa souffrance. Blanche (Alice Taglioni) amie d'enfance de Charlie est rayonnante de fraîcheur et de sensualité en affrontant les doutes qui l'assaillent. Laura Smet, Marie la sœur de Charlie, restauratrice, donne du relief à son personnage et Edith (Frédérique Tiremont), la mère de Blanche, propriétaire du domaine voisin, est parfaite de sobriété.
Une belle évasion dans le milieu viticole bourguignon qui nous montre le travail et les difficultés de cette profession sans mélodrame inutile. Une balade en plein air revigorante. Un beau film, sympathique, traditionnel, plaisant, attrayant. Les paysages sont splendides, filmés avec beaucoup de poésie et de belles musiques.
Reprocher à Gérard Lanvin de faire du Lanvin est aussi stupide que de reprocher à Gabin de faire du Gabin. S'imaginer aussi que ce film démontre l'archaïsme du milieu bourguignon alors qu'il s'agit de mettre en valeur le retour à certaine techniques anciennes pour parvenir à l'excellence des premiers crus qui ne représentent qu'une parcelle de l'exploitation. Les spectateurs une fois de plus dépassent l'opinion négative de quelques critiques et je les rejoins en conseillant vivement d'aller se ressourcer en savourant cette belle histoire.
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