Maryland
Un film dramatique d'Alice Winocour
Lorsque Vincent interprété par Mathias Schoenaerts se retrouve embauché pour la protection de Jessie (Diane Kruger) et son fils, son passé récent de soldat démobilisé de l'Afghanistan, nous montre l'ampleur du syndrome post-traumatique qui le hante. Le scénario à une importance limitée : un garde du corps protège la femme et le fils d'un trafiquant d'armes qui abandonne femme et enfant dans leur immense propriété avec pour seule protection une batterie de radars qui nous angoissent plus qu'ils nous rassurent.
Tout est centré sur Vincent, angoissé, torturé, paranoïaque qui pressent une menace extérieure et se retrouve avec Jessie, désorientée fragile et qui se sent abandonnée. C'est filmé avec une intelligence rare, une musique anxiogène, une mise en scène qui pointe parfaitement la détresse du soldat qui a du mal à maîtriser sa violence contenue. Le clair-obscur accentue l'univers oppressant et inquiétant qui nous fascine et fixe notre regard qui ne peut plus se détacher de ce huit-clos fantomatique. Tout va crescendo et monte cran par cran jusqu'à la violence finale qui nous scotche sur nos sièges. Diane Kruger nous fait aussi pensé à Romy Schneider dans ses meilleurs rôles de femme blessée.
Je tire mon chapeau à la réalisatrice et aux deux principaux protagonistes qui nous offrent un film de haute tenue avec un témoignage particulièrement fort sur les troubles qui affectent les soldats confrontés à l'insoutenable quand ils retournent à une vie "normale" où ils ont perdu leurs repères. Un film éprouvant certes, mais qui vaut d'être vu.
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