Annie colère
Comédie dramatique de Blandine Lenoir, coscénariste avec Axelle Ropert.
Février 1974. Parce qu’elle se retrouve enceinte accidentellement, Annie, ouvrière et mère de deux enfants, rencontre le MLAC – Mouvement pour la Liberté de l’Avortement et de la Contraception qui pratique les avortements illégaux aux yeux de tous. Accueillie par ce mouvement unique, fondé sur l’aide concrète aux femmes et le partage des savoirs, elle va trouver dans la bataille pour l’adoption de la loi sur l'avortement un nouveau sens à sa vie.
Avec Annie Colère, Blandine Lenoir resitue non seulement l’action du MLAC qui a organisé de manière illégale mais légitime l’avortement thérapeutique, en France au mitan des années 70, mais elle montre que ce combat n’était pas seulement une affaire de femmes et qu’il a mobilisé des hommes, médecins, maris, frères ou amis.
Le scénario nous offre beaucoup de chaleur humaine avec une interprétation formidable des actrices et des acteurs :
India Hair, Zita Hanrot, Rosemary Standley, Florence Muller, Eric Caravaca, Yannick Choirat...
Ils accompagnent avec justesse Laure Calamy qui crève l’écran. Elle est bouleversante de sincérité dans la peau de cette femme soumise qui tout à coup, grâce à cette lutte, se découvre une force, une puissance qu’elle ne se soupçonnait pas du tout.
Elle est parfaite pour rendre hommage aux bénévoles de cette association pratiquant des avortements avant la loi Veil et surtout en insistant sur le droit des femmes à disposer de leur corps et en évoquant la nécessité de mettre en œuvre des cours d’éducation sexuelle, sujet tabou de l’époque.
Nous aimons surtout leur émouvante pugnacité basée sur l’écoute et la solidarité et les merveilleux portraits de femmes. Nous retrouvons Delphine Seyrig présente dans ce film par le biais d'un long extrait de son intervention aux Dossiers de L'Ecran lorsqu’elle avait signé le manifeste des 343 (avec entre autre Gisèle Halimi) ; le rappel de son engagement est aussi un vrai plaisir.
Cette remise à l’honneur est bienvenue, surtout de nos jours, où le droit à l’avortement est attaqué aux Etats-Unis. C'est un film militant et documentaire d'une certaine manière, qui parlera davantage aux femmes, qu'aux hommes, peut-être ! Car j'étais le seul homme dans la salle.
Opinion des gens.
Critique presse (31) : 100% de positif dont 7% de 5/5 et 65% de 4/5.
Critiques spectateurs (69) : 96% de positif dont 14% de 5/5 et 48% de 4/5. Et en négatif 3% de passable et 1% de mauvais.
Notation : 300 personnes ont répondu aux trois questions : 61% ont adoré, 35% ont aimé et 4% ont été déçus.
10 décembre 2022
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