After Yang
Science-fiction, Drame
Dans un futur proche, chaque foyer possède un androïde domestique, appelé́ « techno-sapiens ». Dans la famille de Jake, il s’appelle Yang, et veille plus particulièrement sur la jeune Mika, assurant pour cette petite fille adoptée d’origine chinoise, un rôle de tuteur, d’ami, de confident. Aussi, le jour où Yang tombe en panne, Jake met toute sa vie en pause pour tenter de le réparer. Mais le parcours va se révéler beaucoup plus compliqué que prévu, et va mettre Jake aux prises avec des questionnements existentiels et intimes vertigineux.
Le second film américain du réalisateur et scénariste Kogonada, d’origine sud-coréenne, est aussi splendide que singulier, offrant à la science-fiction un récit plein d’émotions et d’une sérénité rare dans cette catégorie. Il travaille la forme, peaufine le cadre, soigne les décors et il y a quelque chose de japonais dans ces ambiances feutrées, ces intérieurs où les gens ont toujours l’air de chuchoter.
La fable existentielle, qui parle de la famille, de la mémoire et du deuil, émeut par sa beauté, sa douceur et sa mélancolie, tout en conservant une part de mystère. La découverte de la mémoire visualisée du techno-sapiens Yang, Justin H.Min via une mosaïque d'instants de vie précieux et sublimés tout autant par l'onirisme de la mise en scène de Kogonada que par la magnifique et délicate musique d'Aska Matsumiya (avec le concours de Ryuichi Sakamoto) va évidemment faire office d'électrochoc pour Jake, (un rôle à la mesure du talent incontesté de Colin Farrell, qui joue ici tout en retenue) lorsqu’il se lance dans une quête éprouvante.
La petite Mika, Maléa Emma Tjandrawidjaja, bénéficie elle-aussi, d’une excellente direction d’acteur. Tous les autres acteurs sont eux-aussi irréprochables.
After Yang a certainement de quoi dérouter et laisser songeur, dans le sens où il laisse planer une certaine opacité dans ses intentions. Mais c'est précisément ce côté opaque qui lui donne sa ténébreuse beauté.
C’est vraisemblablement la raison qui fait que les petites salles comme le Lumière Bellecour assurent le plus de diffusion et c’est dommage.
Opinion des gens
Critiques presse (25titres) : 65% de positif dont 20% de 5/5 et 25% de 4/5 et en négatif 20% de passable et 15% de mauvais.
Critiques spectateurs (50) 70% de positif dont 13% de 5/5 et 17% de 4/5 et en négatif 17% de passable et 13% de mauvais.
Pas de notation car le film ne bénéficie pas d’une grande diffusion.
12 juillet 2022
Ajouter un commentaire