Madres paralelas
Drame de Pedro Almodovar
Deux femmes, Janis et Ana, se rencontrent dans une chambre d'hôpital sur le point d’accoucher. Elles sont toutes les deux célibataires et sont tombées enceintes par accident. Janis, d'âge mûr, n'a aucun regret et durant les heures qui précèdent l'accouchement, elle est folle de joie. Ana en revanche, est une adolescente effrayée, pleine de remords et traumatisée. Janis essaie de lui remonter le moral alors qu'elles marchent telles des somnambules dans le couloir de l'hôpital. Les quelques mots qu'elles échangent pendant ces heures vont créer un lien très étroit entre elles, que le hasard se chargera de compliquer d'une manière qui changera leur vie à toutes les deux.
Disons tout de suite que nous éprouvons le bonheur renouvelé des couleurs chaudes d'Almodovar réalisateur et scénariste, qui avec sa science du montage, nous fait passer avec fluidité d'une temporalité à une autre.
Madres paralelas est une œuvre plus riche qu'il n’y parait sur la transmission, l'identité et l'indispensable connaissance du passé. La technique du réalisateur y fait une fois de plus merveille, avec cet incomparable don pour magnifier les femmes, les mères et les actrices qui les incarnent, surtout avec Penélope Cruz, l'une de ses muses favorites, resplendissante.
Elle est magistrale et exceptionnelle à chaque scène : son regard, ses gestes, ses silences, son charme, ses dialogues, tout est et parfaitement réalisé, et c’est en partie grâce à la collaboration avec son réalisateur favori. Sa coéquipière pour son deuxième rôle au cinéma, Milena Smit, s’en sort moins bien avec toutefois une très belle scène entre les deux lorsque Penélope apprend à faire une tortilla de patatas à Milena Smit.
Ajoutons les deux actrices secondaires qui sont merveilleusement bien interprétées :
Aitana Sánchez-Gijón qui interprète la mère d’Ana qui s’intéresse plus à sa carrière d’actrice de théâtre qu’à sa propre fille lors de son accouchement comme ensuite lors de la naissance et les premiers pas de sa petite-fille.
Puis, Rossy de Palma, radieuse comme à son habitude (très appréciée des cinéastes et spectateurs français), amie de Penélope et directrice d’une agence de photographie ; elle émerveille l’écran par son style et son humour naturel.
Toutes ces qualités des actrices sont sublimées par leurs regards et leurs paroles écrites par la plume d’Almodóvar et capturés par la lumière naturaliste et naturelle de José Luis Alcaine, directeur de la photographie, qui nous offre des compositions visuelles de grande envolée qui correspondent parfaitement à l’univers almodovarien ; c’est à Alcaine que revient le mérite des premiers plans des visages et des regards des personnages où les sentiments s’expriment par le brillant de leurs yeux notamment ceux de Penélope.
L’intelligence du récit nous emporte dans un film sobre et complexe, sans doute pas le plus flamboyant de son auteur, mais suffisamment solide pour être attachant.
Opinion des gens
Critiques de la presse (37 titres) – 100% de positif dont 10% de 5/5 et 70% de 4/5.
Critiques spectateurs (153) – 78% de positif dont 8% de 5/5 et 40% de 4/5 et en négatif 18% de passable et 6% de mauvais.
Notation – 1166 personnes ont répondu aux trois questions : 43% ont adoré, 45% ont aimé et 12% ont été déçus.
23 décembre 2021
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