Les moulins-bateaux
Quand les moulin-bateaux protégeaient Lyon et les communes limitrophes de la famine
Les moulins-bateaux utilisaient l'énergie du courant des fleuves et rivières pour actionner au moyen d'une ou deux roues, une meule à moudre le grain et donc à produire de la farine. Leur rôle sur la région lyonnaise était donc essentiel si l'on se réfère à l'hiver de 1788-1789 qui provoqua la formation de glace sur le Rhône et la Saône et figea le fonctionnement des moulins. Au XVIIIe siècle la population de Lyon déjà très importante connut la famine cet hiver-là.
Si on remonte le temps, l'historien byzantin Procope relate, lors du siège de Rome par les Ostrogoths en 537-538, l'installation sur le Tibre, sous le commandement du général Bélisaire, de meules et leurs mécanismes pour résoudre le problème de la destruction des aqueducs.
En 1245, un acte juridique du pape Innocent IV mentionne une redevance sur les moulins du Rhône au profit du monastère de Saint-Pierre de Lyon.
Le droit d'installer des moulins-bateaux sur le Rhône a été accordé par le roi entre1547 et 1613 à Nicolas I et Nicolas II de Chaponnay.
Des moulins existaient en moindre nombre sur la Saône du fait du trafic fluvial beaucoup plus important.
Sur ces bateaux, des constructions de bois servaient de logement aux meuniers.
Les moulins-bateaux étaient en bois, reliés à la rive par des passerelles sur pilotis. Leur dispositif était fait d'une ou deux roues entraînant une meule. Le meunier disposait d'une barque pour se déplacer.
Ces embarcations gênaient beaucoup la navigation quand elles rompaient leurs amarres ou quand elles prenaient feu. Elles étaient pourtant absolument indispensables puisqu'elles étaient pratiquement la seule façon d'alimenter la ville en farine.
Pour l'anecdote, les meuniers des bateaux situés à Caluire-et-Cuire sur le Rhône n'étaient pas propriétaires de leurs embarcations sur lesquelles ils vivaient chichement avec leur famille.
Les moulins-bateaux ont totalement disparu dans la seconde moitié du XIXe siècle lors de l'apparition des minoteries à vapeur.
Les informations ci-dessus sont tirées des écrits de Maryannick Lavigne-Louis, historienne et membre de l'association Histoire et patrimoine de Caluire-et-Cuire.
10 février 2022
Ajouter un commentaire