La Vache qui rit
Une centenaire bien vigorette
La Vache qui rit a fêté ses 100 ans le 16 avril 2021
Savez-vous que ses racines remontent aux champs de batailles de la Grande Guerre.
Léon Bel était alors affecté au Train dans une unité spécialisée dans le ravitaillement. Il avait alors aimé le dessin issu de l’imagination de Benjamin Rabier en 1916 venu orner les flancs des autobus réquisitionnés, une vache au sourire moqueur surnommée Wachkyrie raillant ainsi les Walkyries héroïnes guerrières de la mythologie germanique et qui se retrouvera sur une partition du chanteur Clapson éditée en 1919.
Dans les années qui suivent la guerre, pour palier à la carence en calcium des enfants et adolescent les pouvoirs publics vont inciter à la consommation des produits laitiers.
C’est alors que Léon Bel établi à Lons-le-Saulnier va utiliser le procédé des frères Graf, de fonte des fromages pour mettre au point un fromage à pâte molle qui va être commercialisé dès 1919 sous le nom de Fromage moderne dans des boites en métal ornées d’une vache en pied hilare que Léon Bel a lui-même dessinée.
Le 16 avril 1921, il dépose à l’office de la Propriété industrielle la marque La Vache qui rit avec ce dessin.
En 1922 il choisit un nouveau dessin de Benjamin Rabier. Rappelons ici que Rabier est l'illustrateur le plus célèbre des fables de La Fontaine. Il en achète les droits. Vercasson, imprimeur, modifiera cette image, rajoutant les pendentifs d’oreilles en 1923 sous le vocable La Vache Rouge.
En 1924, après un dédommagement substantiel de l'imprimeur, Bel devient définitivement propriétaire de ce dessin qui va assurer la prospérité des Fromageries Bel.
Ce dessin va concourir au succès durable du produit.
En 1960, La Vache qui rit renforce encore son succès avec la création des petits cubes apéritifs emballés dans l’aluminium qui prendront en 1976 le nom d’Apéricubes.
Progressivement la marque va conquérir la planète entière, d’abord sous la direction de Léon Bel, puis de celle de son gendre Robert Fiévet, jusqu’en Turquie et au Vietnam et c’est en Algérie quelle est actuellement le plus consommée. De nos jours, ce fromage à tartiner est produit dans une douzaine de lieux sur la planète et distribué dans 136 pays.
Toujours coquette, La Vache qui rit a évolué avec le temps, rognant ses cornes, lustrant sa robe, se faisant liposucer une année et botoxer une autre, toutes ses retouches étant destinées à maintenir au top son image de star sur les étals de fromagerie. Bien peu de tyrosémiophiles, les collectionneurs d’étiquettes de fromage, peuvent se vanter d’en posséder la collection complète. La vache qui rit a encore de longues et belles années devant elle pour égayer les étals de son regard toujours moqueur de belle jurassienne aux boucles d’oreilles.
Reste la question qui turlupine l’humanité depuis un siècle : pourquoi La Vache qui rit rit-elle ?
18 avril 2021
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