Uchronie - 14/18
Reconstruction fictive de l’histoire en modifiant les faits réels et en imaginant leurs conséquences sur un nouvel avenir tel qu’il aurait pu être. Certains auteurs de science-fiction affirment que dans notre univers coexistent plusieurs monde parallèles.
Voici une histoire imaginée par Éric le Braz, journaliste indépendant et écrivain.
Et si les taxis de la Marne avaient fait grève en 1914 !
Le sort de l’Europe s’est joué le 6 septembre 1914. Ce jour-là les taxis parisiens se sont mis en grève. Le général Gallieni, qui n’a pu acheminer des renforts en Seine-et-Marne, a été débordé par les troupes d’Alexandre von Kluck parvenues à quelques dizaines de kilomètres de Paris. La première armée allemande réussit sa percée.
cliquez sur l'image
La capitale tombe le 11 septembre. Et alors que les Uhlans atteignent la Loire trois jours plus tard, Philippe Pétain, un obscur général de brigade, réclame l’armistice en envoyant cette missive célèbre aux Français : « C’est le cœur serré que je vous dis aujourd’hui qu’il faut cesser le combat. » Les troupes allemandes se tournent alors vers la Russie, qu’elles terrassent avant l’hiver et le Kaiser signe une paix séparée avec le Royaume-Uni.
Au traité de Postdam de 1915, l’Empire germanique annexe la Belgique, le sud de la Lorraine, le Nord et le Pas-de-Calais. Il démilitarise la France jusqu’à la Loire et occupe la rive droite de la Seine. Nous sommes contraints de payer des indemnités de 20 milliards de francs or pour avoir déclenché la guerre. Pour rembourser cette dette, la nouvelle République de Vichy, du nom de la station thermale où s’installe le gouvernement provisoire, fait marcher la planche à billets provoquant une inflation monstrueuse. On se souvient encore des images de français allant acheter leur baguette avec des brouettes de billets au début des années 1920.
Cette situation sociale catastrophique facilite l’agitation révolutionnaire. L’éphémère Nouvelle Commune de Paris est réprimée dans le sang. Après sa tentative de putsch, le jeune national communiste Doriot passe deux ans en prison où il rédige Mon combat à moi, un violent pamphlet rejetant la responsabilité de la défaite sur la ploutocratie judéo-maçonnique.
Ces années sombres ne doivent cependant pas occulter l’extraordinaire vitalité artistique de la République de Vichy. Sous la houlette du ministre de la Culture Apollinaire, Paris devient la capitale mondiale des arts attirant les plus grands talents. Comme le jeune Adolph Hitler, peintre néopompier d’origine autrichienne, dont le génie se révèle à Paris dans de colossales compositions graphiques Art déco. Hélas la crise mondiale rattrape la France et met à genoux une économie encore convalescente et, aux législatives de 1932, le Parti national communiste de Doriot obtient le tiers des suffrages.
On connaît la suite : les Nacos (nationaux-communistes) accaparent le pouvoir et font régner la terreur dans le pays. Les Juifs sont bannis et la plupart trouvent refuge dans l’Allemagne sociale-démocrate, tolérante et pacifiste. Pendant ce temps, Paris se réarme, réclame un espace vital francophone et, après avoir annexé sans coup férir la Suisse romande et le Val d’Aoste, Doriot lance ses troupes sous le commandement de Charles de Gaulle, son entreprenant ministre de la Guerre, pour récupérer l’Alsace, la Lorraine et le Nord.
C’est ce qui déclencha la Seconde Guerre Mondiale...
Ah, si les taxis de la Marne avaient embarqué nos troupes ce 6 septembre 1914, nous n’en serions pas là !
Étonnant non !
10 juillet 2020
Pour l‘info de ceux qui ne connaissent pas forcemment toutes les personnalités historiques : Von Kluck démissionna de la 1ère armée allemande la veille de la bataille de la Marne. Pétain, n’était pas encore le grand vainqueur de la 1ère guerre mondiale. Doriot, ex communiste était devenu fasciste et un partisan radical de la collaboration avec les allemands en 39-45. Apollinaire mort de la grippe espagnole en 1918, était un écrivain poète engagé au cours de la guerre de 14-18.
Ajouter un commentaire