Garden Party chez les Zombies
Ce samedi 24 septembre 2016, je suis invité à une garden party chez les zombies.
Une manifestation particulièrement agréable qui m'a inspiré ce conte loufoque.
Compte tenu du nombre de photos mises sur cet article (et je me suis limité), j'ai du les réduire.
Cliquez dessus pour les agrandir et vous les apprécierez pleinement.
La manifestation se déroule sur l’Esplanade du Gros Caillou à la Croix-Rousse. Elle sera suivie d’une grande marche zombie lyonnaise. Cette 10ème édition a pour thème « les festivals de musique. Curieux de nature et toujours prêt à me faire de nouveaux amis, même les plus improbables, je me décabane de ma cambuse et me rend par la ficelle à cet après-midi champêtre.
Le temps est superbe et pas trop chaud idéal pour les ceusses tout plein maquillés qui ne risquent pas de dégouliner ; ce qui serait un comble pour des morts-vivants n’est-ce pas ! A mon arrivée, je constate qu’il y a un cuchon de monde tous plus joyeux les uns que les autres, les zombies seraient-ils fréquentables ?
Je croise tout d’abord un guitariste, venu avec sa fenotte, enfin presque puisqu’il n’en reste que la tête qu’il a fixé sur le manche de son instrument.
- Que lui est-il arrivé m’enquiers-je poliment ?
- Un stupide accident. Nous étions invités à une vente aux enchères. Il y avait une chouettos bascule à Charlot (guillotine). En voulant vérifier son fonctionnement, Félicie a placé sa tête là où fallait pas et en appuyant par inadvertance sa main sur un levier, elle a déclenché le couperet. Distraite de nature, elle en a perdu la tête que je garde dans du formol pour la sortir pour les grandes occasions.
- C’est ballot me dis-je en le quittant.
Je m’interroge toutefois sur la sécurité des lieux, lorsque je croise en soupirant d’aise les forces de l’ordre.
De gauche à droite nous avons le chef des renseignements généraux lyonnais, un policier venu tout droit de Tchernobyl sans avoir pris le temps de se changer, puis un scottish guard, l’élite de la police écossaise qui se rafraîchit avec une grimbergen tiède et à sa droite, une politiets aktionsstyrke (leur GIGN danoise) reconnaissable à la corne qu’elle porte à la ceinture. Le moins qu'on puisse dire, pensai-je c'est que nous sommes bien protégés. Je suis maintenant au milieu d'une foule dense et cosmopolite où se cotoient gens ordinaire c'est à dire ceux qui n'ont pas encore gouté aux pissenlits par la racine dont je fais partie et ceux qui sont tout de même un peu bizarre d'allure, vous allez pouvoir en juger.


Tenez, par exemple, je croise un jeune trompettiste en tenue de gala ; il est accompagné de Terpsichore enveloppée dans son linceul avec sa lyre à la main.
Elle rallège tout droit des Champs Elysées (pas ceux de Paris, ceux de l'Olympe) pour apporter un peu de douceur à la musique pop-rock et du genre Woodstock prévue en soirée.
- Tiens salut Jeannot, comment vas-tu ? dis-je en reconnaissant le frère de chaperon rouge.
- J’ai un peu la migraine avec ce hachoir planté dans ma tête, me rebrique-t-il. Je crains si je l’enlève que ma cervelle dégouline et tache mes vêtements alors je vais à l’infirmerie prendre un cachet d’aspirine.

Je croise à nouveau le chef des renseignements généraux en conversation avec deux membres de la police des polices. L'un d'eux souligne discrètement qu'il n'y a pas de problème dans le coinsto. En les observant attentivement, je viens de comprendre pourquoi on les appelle des bœufs-carottes.
Non j’y crois pas ! Même Mimie Mathy a été invitée. Elle est en train de rassurer un petit gone.
- Quand j'ai eu vent de cette manifestation, j'ai troqué ma défroque d’ange pour une tenue plus adaptée à la circonstance. C'est parfois un peu lassant de jouer toujours le même registre et je retrouve ici quelques anges déchus, d'anciens amis qui ont mal tourné. Mais rassure-toi gamin, dès demain je reprends mon turbin pour la sauvegarde des blaireaux en détresse.

Me voici arrivé près d'un panneau qui comporte l’affiche du festival et celle du spectacle de musique dont le slogan précise : "Un jour, du sang et de la musique". Mais ne vous faites pas de bile, jusqu’ici aucun ne m’a mordu et je les trouve plutôt sympathiques.
Bon d’accord, Vampirette joue à m'impressionner mais franchement elle me fait penser à Catwomen. Je lui souris en lui offrant un gobelet de sang frais avec une paille. C'est instantané, elle se radoucit aussi sec. Je reste tout de même un peu à distance, on ne sait jamais !
En continuant ma visite je croise de nombreux autres zombies tous plus originaux les uns que les autres. C'est qu'ils sont arrivés de bonne heure et nombreux sont ceux qui sont passés par la case "retouche de faciès". Il y a d'ailleurs toute une enfilade de tentes où travaillent de nombreux grimeuses et grimeurs qui œuvrent à donner forme inhumaine à leurs "patients".

Ce qu'il y a de sympa dans cette garden party, c'est la possibilité pour chaque participant au défilé, de se faire grimer gratuitement, un vrai travail de professionnel(le)s qui nécéssite de l'imagination. Voyez plutôt !
Nous constatons tout de suite que pour chaque personne cela doit prendre pas mal de temps et d'ailleurs quand on aperçoit sur la chaise d'attente, un patient réduit à l'état de squelette, nous comprenons que celui-ci attend patiemment depuis fort longtemps.
En fait il s'agit de Skelétor qui aimerait bien que le grimeur lui redonne une forme plus en viande.
Mais ça ne va pas être possible puisqu'il s'agit avant tout d'un maquillage inversé pour rendre laid et "effrayant".
C'est ce que m'a expliqué Sacd'os qui finalement s'est retiré dans un coin pour faire la bobe car lui aussi s'est vu refuser l'accès aux grimeurs. 
Je ne voudrais pas balancer, mais quand certains affirment que le grimeur doit rendre moche, Je ne suis pas totalement convaincu. J'en veux pour preuve une table de travail où deux copines sont entre les mains de deux grimeuses expertes et si vous regardez le résultat, on ne peux pas dire que les deux gisquettes soient à leur désavantage. Je ne vais pas chipoter, ce n'est que le début de la séance de transformation. Jugez par vous-même !

C'est une belle manifestation, bon enfant, festive et conviviale.
Les zombies sont parfois plus tolérants que certains humains; ils se sont prétés avec gentillesse aux nombreuses sollicitations des photographes professionnels ou amateurs.
Je vous donne pour la route deux photos d'un samouraï et sa compagne et d'un jeune couple au maquillage particulièrement bien travaillé. Je crois être l'interprète des visiteurs en tirant un grand coup de chapeau aux nombreux participants qui ont rivalisé d'ingéniosité pour nous amuser et aux grimeuses et grimeurs qui nous ont montré l'étendu de leur talent. Ces derniers peuvent se faire embaucher sans problème par les réalisateurs de films fantastiques.
Comme c'était un après-midi champêtre et familial, voici la photo d'une charmante famille.
A propos, je vous disais que les zombies sont aussi d'une grande humanité. ils savent même aimer.
La preuve !
Commentaires
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- 1. Fabulgone Le 06/10/2016
Cette année a marqué un tournant dans cette manifestation que je suis depuis quelques années. Nous étions pour une fois totalement immergé dans la préparation et le travail des grimeurs, grimeuses et la relation conviviale avec les "zombies" qui ont joué le jeu avec les "vivants". A renouveler pour l'an prochain ! je serai là. -
- 2. Ti pois Le 05/10/2016
Comme Ginie, j'aime beaucoup les photos de la famille et des zamoureux et vampirette m'a fait sourire :) Très conté et raconté mon poupa comme toujours !!! ça me donne bien envie d'y aller l'an prochain -
- 3. ginie la pie Le 02/10/2016
Très jolie histoire et photos sensationnelles. Ma préférée celle des amoureux mais j'aime bien aussi la famille.
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