Le manoir
Lorsque j'ai écrit ce récit, je pensais à la chanson de Brassens "Le fantôme", Le chateau est en fait le chateau du Chat le long de la vallée du Rhin. Je l'avais alors pris en photo lors d'une croisière sur le Rhin avec Croisieurope, et j'ai modifié le ciel en rajoutant des nuages un ciel sombre et en traçant l'éclair à droite. Le Burg Katz (« château du Chat ») est situé à proximité du Burg Mauss (« château de la Souris »), plus petit. Bénéficiant d'une localisation exceptionnelle sur le Rhin, il fut construit vers 1371 par Guillaume II de Katzenelnbogen. Bombardé en 1806 pendant la guerre de coalition, il fut reconstruit entre 1896 et 1898.
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Il regrettait à présent de ne pas avoir suivi ses compagnons louveteaux qui avaient pris le chemin du retour.
Jouant les matamores, il avait poursuivi sa marche déclarant vouloir profiter de ce bel après-midi printanier, mais le jour déclinait et le soir arrivait. De gros nuages s'amoncelaient dans un ciel sombre et orageux.
Quand un premier éclair zébra l'horizon, il accéléra le pas. Le vent se levait, se renforçant en courtes rafales. Un second éclair lui fit apercevoir en haut de la colline, une grande bâtisse à quelques centaines de mètres. Il arriva essoufflé devant la porte.
Il actionna le lourd heurtoir de bronze représentant un poing fermé. La lourde porte de bois massif s'entrouvrit en grinçant. Il la poussa, pénétra dans un vaste hall. Elle se referma brutalement dans un bruit sourd le faisant sursauter. Sur les murs, des chandeliers avec quelques bougies allumées dispensaient une faible lueur, provoquant çà et là des ombres inquiétantes. Il n'était guère rassuré.
Ses appels réclamant une présence, restaient sans réponse.
A gauche, un grand escalier de bois conduisait à l'étage où lui semblait-il, une faible lumière filtrait sous une porte. Il gravit lentement les marches qui craquaient sinistrement sous ses pas. Au mur des portraits géants de personnages, paraissaient suivre sa progression de leurs yeux ronds et goguenards.
Il n'en menait pas large. Quelques gouttes de sueur, glissaient froidement le long de sa colonne vertébrale. Arrivant sur le palier, il tourna la poignée de la porte derrière laquelle une courte respiration indiquait une présence.
Il pénétra dans la pièce lorsque soudain deux mains vigoureuses le saisirent par les épaules le glaçant d'effroi.
Il se réveilla d’un bond. C'était son père qui le secouait disant d'une voix forte :
— Debout ! Vains Dieux ! Tu vas manquer la messe !
Il avait douze ans et ce matin-là, ses copains, le trouvèrent bien joyeux à l'office.
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