La Guenon le Singe et la noix

Livre 4 fable XVIII

Dans cette fable Florian fustige les jeunes, ennemi du moindre effort qui veulent tout, tout de suite sans avoir à réfléchir et qui se retrouvent souvent gros-jean comme devant, découvrant qu’ils ont été dupé par leur sottise et redeviennent ce qu’ils étaient, à savoir des nigauds avec en plus un sentiment de désillusion et de ridicule.
Si au début du XXe siècle les fables de Florian étaient au programme des écoles primaires c’est parce qu’elles fournissent une lecture mieux appropriée à l’éducation des jeunes gens que celles de La Fontaine qui sont plus un livre d’homme.

Texte de Florian

Une jeune guenon cueillit  
Une noix dans sa coque verte ;
Elle y porte la dent, fait la grimace... ah ! Certes,  
Dit-elle, ma mère mentit

Quand elle m'assura que les noix étaient bonnes.
Puis, croyez aux discours de ces vieilles personnes
Qui trompent la jeunesse ! Au diable soit le fruit !

Elle jette la noix. Un singe la ramasse,  
Vite entre deux cailloux la casse,
L'épluche, la mange, et lui dit :

Votre mère eut raison, ma mie :
Les noix ont fort bon goût, mais il faut les ouvrir.
Souvenez-vous que, dans la vie,
Sans un peu de travail on n’a point de plaisir.

 

16 mai 2021

Illustration colorisée de Grandville

La Guenon le singe et la noix