La coquette et l'abeille

Cette très jolie fable montre que la flatterie peut vous sauver la vie.

Déjà que les abeilles sont bien malmenées de nos jours malgré qu’elles pourraient bien être la survie de notre espèce. Pour la rentabilité des grosses exploitations agricoles et le profit des laboratoires fabricant de poison, le législateur joue l’autruche et autorise les pesticides tueurs d’abeilles.
Celle-ci au moins a eu la vie sauve.

Et je me suis régalé en réalisant un montage photo à partir d’un mannequin de magasin que j’ai enjolivé l’incrustant dans un décor rajoutant le miroir et une abeille près de ses lèvres.

Curieusement, l’illustration du recueil de Florian ne montre pas Marton, le coquin de la coquette qui s'empare de l'abeille, mais juste Lise la servante : sans doute une question de bonnes mœurs  !!!

N'oubliez pas de cliquer sur les images pour mieux les regarder

Version de Florian

Chloé, jeune, jolie, et surtout fort coquette,
Tous les matins, en se levant,    
Se mettait au travail,   
J’entends à sa toilette ;    
Et là, souriant, minaudant,   
Elle disait à son cher confident     
Les peines, les plaisirs, les projets de son âme. 

Une abeille étourdie arrive en bourdonnant.   
Au secours ! Au secours ! Crie aussitôt la dame :     
Venez, Lise, Marton, accourez promptement ;    
Chassez ce monstre ailé. Le monstre insolemment   
Aux lèvres de Chloé se pose.   

Chloé s’évanouit, et Marton en fureur   
Saisit l’abeille et se dispose  à l’écraser.
Hélas ! Lui dit avec douceur   
L’insecte malheureux, pardonnez mon erreur ;     
La bouche de Chloé me semblait une rose,    
Et j’ai cru... ce seul mot à Chloé rend ses sens.   
Faisons grâce, dit-elle, à son aveu sincère :    
D' ailleurs sa piqure est légère ;     
Depuis qu’elle te parle, à peine je la sens.

Que ne fait-on passer avec un peu d’encens !

Florian la Coquette et l'Abeille

Version de Fabulgone 
Où Florian te conseille : Pour sauver ta peau mon gars,
Un cirage de godasses, c’est efficace crois-moi !

Chloé était c’est vrai, une bien jolie gueuse, 
Qui le matin passait une plombe à sa coiffeuse.  
S’y mirait, s’admirait, se faisait son cinoche,  
Avec sa poudre de riz, son mascara, son blush.  

Elle jouait la vedette qui s’maquille dans sa loge,  
En recevant ses fans, esgourdant leurs éloges. 
Quand une abeille qui avait forcé sur le nectar,   
Se vianda en bourdonnant sur sa palette de fard.

La gisquette affolée rameuta son coquin.  
Sauve-moi mon ami ! Un monstre est sur mon sein.  
Quand le mec se pointa, l’abeille s’était posée,   
Sur la lèvre charnue, toute de rose nacrée.

La belle partit à dame et le mari chopa   
L’insecte, pour l’écraser. Mais celui-ci jacta :   
Excuse ma couillonnade, je me suis berluré   
En prenant pour une rose les lèvres de ta poupée.

En esgourdant ces mots et en sortant des vapes.   
Chloé dit : laisse vivre l’abeille, lâche lui la grappe,  
Elle ne m’a pas piquée, son aveu est sincère.   
Et l’insecte s’envola, rejoindre ses congénères.

Que ne fait-on passer avec un peu d’encens !

La Coquette