La souscription
financer le piédestal choisir l'emplacement du monument
En fin d’année 1909, François Girardet termine le buste et le met à destination de la Ville dès 1910.
En 1911, un comité se crée afin de recueillir des fonds pour l’érection d’un piédestal et choisir son emplacement. Il est présidé par Justin Godart député du Rhône et Joseph Vial trésorier, adjoint au maire de Lyon et initiateur du buste auxquels se joint un parterre de personnalités lyonnaises animés par le respect des traditions guignolesque et gourguillonesque qui font que Guignol apparaît bien comme un élément important du patrimoine régional.
Edouard Herriot partage ces mêmes convictions en souscrivant à la réalisation du monument. Ériger un buste à l’effigie d’un canut, c’est renouer avec l’idéal révolu, basé sur des ateliers familiaux, et avec Guignol, rassurer la fabrique, lui donner des repères et même un modèle. La souscription est lancée en automne 1911 par le biais de la presse qui publie l’article suivant :
« Les Gones, mon pipa Mourguet va l’avoir son estatue. C’est une bien chenuse idée. Les esculpteurs demandent de gros pécuniaux pour faire son portrait en bonne pierre. À tant faire, faut que ce soye de la pierre solide, pour que dure, le pauv’ vieux. Mais chacun sait que la canuserie est toute bambane depuis longtemps. En grattant dans mon questin, j’aye juste grapillé 17 sous et 2 liards. Je les donne ! Faites en autant les gones. Pour vous arremercier, vous verrez que de canantes gognandises que je vous dirai à la nauguration. Hardi, aboulez vos escalins et griffonnez votre pataraphe la dessous comme de vrais lyonnais. Jean Guignol ouvrier taffetatié. »
Gnafron ne veut pas être en reste et fait publier cette babillarde dans les journaux :
« Quoi donc que Guignol manigance avec le pipa Mourguet ? Le cousin de la voisine à la Benoîte Cocon a vu sus un papelard des souscriptions rapport à une estatue que Guignol veut élever à celui que l’a fait aimer des gones de Lyon. Y parait qu’on va élever cette estatue sur la place qu’est z-au bas de la montée de Tire-Cul. Pourquoi que Guignol, y s’occupe tout seul de c’te glorification du pipa Mourguet ? Quoi donc qui chavasse c’te vieille sampille ? Le pipa Mourguet serait tout dépontelé s’y apprenait dans le royaume des taupes que Guignol et moi nous n’allons plus de colagne. Je serais à la çarimonie. Je fais déjà rapetasser ma vagnotte des dimanches et invite les Ionnais à se rendre à la fête. Mais pour que ce soye tout à fait canant, les gones, il faut nous abouler des picaillons. En attendant je souhaite à tous de travailler à la renommée de notre bonne ville et de sa canuserie.»
Les réponses sont nombreuses, sans oublier la généreuse participation de tous les membres du comité organisateur, la Ville de Lyon, la Chambre de Commerce, le Conseil Général du Rhône, les retombées de la soirée de gala du samedi 30 mars 1912 organisé au théâtre de Guignol par Pierre Neichthauser…
Tout doucement mais surement le grand jour approche. L’inauguration est fixée au 21 avril 1912 à dix heures par voix d’affiches humoristiques intitulées « L’HEURE est GRAVE » pour inviter les lyonnais à venir nombreux.
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À suivre
15 mars 2021
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