On patine au parc

Girrane chronique Autour de Lyon 1900

À tous les climato septiques sur le réchauffement de la planète, rappelons qu’il fut une époque où l’hiver à Lyon, les fenottes et les gones patinaient sur le lac du parc de la Tête d’Or. Admirez ce croquis magnifique pris peu avant 1900 par notre célèbre imagier de marque, journaliste au Progrès Illustré, qui savait donner une image exacte de la ville de Lyon avec une note spirituelle et souvent amusante. J’ai nommé Gustave Garnier dit GIRRANE.    Cliquez sur l'image

On patine au parc

Voilà un croquis pris sur le vif qui fera la joie des sportives et des sportifs. On patinait aux environs de 1900 en tenue de ville. Tout simplement. Imaginez l’aspect que présenterait de nos jours une séance de patinage si le parc de la Tête d’Or venait à être gelé. À quelles présentations de blousons, canadiennes, bonnets de fourrure, pantalons, et culottes de sport assisterions-nous ?
Deux modes ont disparues : celle du manchon de fourrure, où les belles dames cachaient leurs menottes pour les préserver du froid, celle des étoles de plumes communément appelées « boas » et qui, il faut bien le reconnaître encadraient joliment un visage féminin.
Et voyez aussi l’élégante silhouette d’un bel officier de hussards ou de chasseur au dolman brodé et soutaché (
le dolman était la veste à manche qui faisait partie de l’uniforme des hussards et qui était soutaché c’est-à-dire portant une tresse de galons qui s’attachait aux manches comme au shako, la coiffure du militaire : note de fabulgone). Voyez comme à côté de lui, un civil patinant en en chapeau melon, veston et pantalon, faisait triste figure.
Il suffisait qu’une fête de nuit au parc de la Tête d’Or fut annoncée, pour que le dégel survienne et que les enthousiasmes s’apaisent. Pour donner satisfaction aux chevaliers du patin, une piste fut aménagée dans la plus vaste salle du Palais des glaces tout proche.
Mais sa vogue fut éphémère.

04 juillet 2022