La "Galoche"

Autour de Lyon 1900 vu par Girrane

C’était une ligne de chemin de fer bien pittoresque que celle dite la « Galoche » qui conduisait de la Croix-Rousse à Sathonay. De là, elle se reliait à Trévoux-en-Dombes, et à Bourg-en-Bresse. Ce ne fut que plus tard qu’une ligne dite « stratégique » mit en liaison Sathonay et la gare des Brotteaux par le tunnel qui passe sous les Mercières.
La « Galoche » était caractérisée par le bruit de ferraille de ses locomotives et par ses wagons à « impériales ». Celles-ci, auxquelles on accédait par d’étroits escaliers métalliques étaient envahies les dimanches soirs par des voyageurs enthousiastes et bruyants.
La gare de la Croix-rousse était un vaste chalet de bois comme d’ailleurs toutes les gares du réseau. Elle était située à l’ouest de la station du funiculaire, aux abords de la rue de Crimée. Les trains traversaient au pas le boulevard précédés par un employé portant une corne d’appel et, le soir, une lanterne. A peine la Croix-Rousse franchie, le convoi s’arrêtait en gare de Cuire. Quelques centaines de mètre au-delà, c’étaient les imposantes casemates de Montessuy, propices aux diners sur l’herbe. Puis le train débouchait sur Caluire avec les Monts d’Or en arrière-plan.
A la petite station du Vernay, descendaient les pêcheurs désireux de gagner les rivages de Collonges. Enfin Sathonay, gare militaire animée samedis et dimanches par les fantassins et cuirassiers permissionnaires.
On ne se souvenait pas de mémoire d’homme qu’un train de la « Galoche » fût arrivé à l’heure à la Croix-Rousse. La faute en était à la rampe entre Fontaines et Sathonay où les trains s’arrêtaient parfois essoufflés, réclamant une locomotive de renfort. Et il fallait encore subir à l’arrivée le contrôle des « gapians » qui fouillaient les sacs surtout au temps où les chasseurs revenaient de la plaine des Echets.

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La Galoche

13 juillet 2022