1903 les vogues les lutteurs
Chronique de Girrane en 1903
Avec le printemps, revient le temps des « vogues » si populaires à Lyon et dans la région. À chaque vogue, sa baraque de lutteurs ; ici nous voyons en ce début du XXe siècle les Grandes Arènes Athlétiques dont le propriétaire qui était aussi le héros, était le géant Pépy, dit l’homme le plus fort du monde et il était fort connu. On nous le montre devant la foule attentive et admirative, au moment où son compère fait le boniment traditionnel pour exciter les concurrents à la lutte. Et le géant superbe et dédaigneux attendait avec calme qu’un pékin présomptueux accepte le « caleçon » car bien sûr le combat qui va se dérouler à l’intérieur sur un ring fait que les postulants doivent se mettre en tenue. On disait qu'ils devaient s'habiller, alors qu'en fait ils se déshabillaient.
Attention je précise : nous ne sommes pas dans les anciennes Arènes lyonnaises qui étaient auparavant le lieu de vraies luttes avec des combats de géants célèbres au national et à l’international et qui cessèrent vers 1850. Parmi les lyonnais et les rhodaniens les plus célèbres. citons : Jean de Vaise dit le Papillon, Bouzon dit Quinine, Pichat dit l'Aimable, toujours un sourire enchanteur sur les lèvres, Batia l'orgueil de Givors et Peillon le colosse de l'Arbresle. Mais le plus célèbre fut le Petit Blanchard qui vainquit les plus grands.
Non ici nous sommes dans ce qui deviendra le catch, c’est-à-dire des combats spectaculaires préparés minutieusement entre les adversaires et donc les postulants étaient des complices du patron ; ils s’étaient longuement entraînés ensemble. Ne croyez pas que c’était truqué, c’était un vrai spectacle d’un réalisme qui faisait hurler les gones et frémir les fenottes. Alors oui, les spectateurs en avaient pour leur argent.
Mais bien sûr les baraques de lutteurs disparurent des vogues remplacées par le catch qui de nos jours attire les foules nombreuses non seulement pour les combats de plus en plus spectaculaires, mais pour le cérémonial et les costumes des catcheurs qui déclenchent l'hilarité.
Pas étonnant qu'à l'instar de Dwayne Johnson ou Batista, deux ex-champion du monde ils soient devenus des acteurs de cinéma, reconnus et qui pratiquent à merveille l'autodérision.
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