épisode 2
La marâtre se débarrasse de Blanche
Dépitée, la marâtre redonna une bonne chiquenaude au miroir puis elle appela Noiraude sa servante en prononçant avec rage cet arrêt :
« Emmène Blanche le plus loin possible du château dans une forêt de pins. Laisse la vivante, mais avec une corde au cou et tu l’attaches à un arbre ; elle servira de proie au loup qui y chasse la nuit. » Noiraude obéit la mort dans l’âme. La princesse voyant la corde devina qu’il se passait quelque chose de mauvais et la peur étreignant sa poitrine s’écria :
« Mon Dieu, quel est mon crime ? Sauve-moi de la détresse ; quand je serai ta maîtresse, je t’affranchirai. » La servante aimait la jeune femme en secret ; elle ne put se résoudre à l’attacher et lui rendit sa liberté en s’excusant :
« Va, file jusqu’à la grande forêt et trouve-toi un abri, que Dieu soit avec toi ! » Puis elle retourna au château où l’attendait la reine.
« Que fait la belle des belles ? » demanda-t-elle. Noiraude répondit :
« Au fin fond de la forêt, empêtrée dans ses liens, elle sera dévorée et va mourir sans tarder ; elle aura moins à souffrir. »
La rumeur se répandit que Blanche avait disparue. Le pauvre père s’en trouva brisé, Elysé le jeune prince adressa à Dieu sa requête et se mit aussitôt en quête pour rechercher avec ardeur la princesse de son cœur.
Celle-ci marchait sans trêve dans les bois comme en rêve : enfin le bois sombre et dense s’éclaircit, lui faisant découvrir un grand et vieux manoir. Un chien de race vint à sa rencontre jappant affectueusement. Elle franchit le portail et le silence la saisit. Le bon chien trottait à sa suite, alors Blanche n’hésita pas, ni de monter au perron ni de tourner le bouton de la porte qui doucement s’ouvrit.
La princesse découvrit un poêle en faïence éteint et de chaque côté les icônes des saints, des bancs, des tapis de laine, une grande table en chêne. La Belle pensa que les hôtes de ces lieux étaient surement vertueux et elle n’avait donc rien à craindre. Mais d’habitants pas le moindre !
Elle entreprit d’allumer le poêle, de tout ranger, puis d’éclairer les veilleuses placée devant les images pieuses.
À l’étage dans une chambre, elle s’allongea sur un lit car elle était un peu fatiguée par sa mésaventure et le sommeil la surprit.
La soirée était avancée et l’heure du repas était proche. Des bruits de chevaux qui se dirigeaient vers l’écurie se firent entendre, mais comme ils marchaient au pas, c’était comme un murmure. La porte d’entrée s’ouvrit et sept chevaliers preux, moustachus et vigoureux entrèrent s’étonnant que tout soit bien en ordre avec le poêle qui diffusait une douce chaleur. L’ainé s’adressa à ses compagnons…
Fin de l’épisode, à suivre…
05 mai 2022
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