Episode 41 à 44

épisode 44 - épilogue

Conseils de Savoir-Dire selon Fabulgone
Un homme demande à sa femme :
Pourquoi prétends-tu que les hommes sont ennuyeux comme l’herbe est verte ?
Elle lui rétorque :
En vérité, s’ils nous ennuient c'est parce qu’ils ont la manie de nous parler d’autre chose que de nous !

Où Pinocchio travaille dur et reprend les études. Il pense même aux autres alors...

Pinocchio et son paternel s’enquillèrent dans un grand hall vide. La voix venait d’en haut. Levant son cabochon, Pinocchio arnoucha le Grillon qui parle.
« Bien le bonjour aimable insecte, sans vouloir déranger, je te demande le gîte et le couvert pour mon Pipa un tantinet crevé et aussi pour ma pomme ! »
« Te voilà bien péteux le pantin ! Tu ne me jettes rien à la tronche pour m’écrabouiller et tu ne m’envoies pas aux plosses ! Finirais-tu par en avoir ta claque de jouer les enfarinés ? »
« J’avoue que j’ai ramassé un max à vouloir jouer dans la cour des grands qui  n’est d’ailleurs pas une cour de récrée. J’n’ai pas toujours été bien fute-fute, mais lorsque par deux fois, j’ai filé la paluche à un clebs et un poiscaille, ils m’ont bien renvoyé l’ascenseur. J’en conclu qu’il vaut mieux ne pas se la péter comme un blaireau affranchi. J’ai viré ma cuti et suis prêt à turbiner pour requinquer mon Pipa qui a failli embrasser la camarde par ma faute. »
« Ok ma poule, tu te la causes dans le vrai ! Pour ce qui est de pioncer, c’est bonnard, j’ai renouvelé les mérinos de chez Confo et les couettes sont neuves. Mais pour la bectance, le frigo est vide comme l’esprit créatif d’un Bidochon. ? deux bornes d’ici, à la ferme de Giangio le maraîcher, tu trouveras de la boustifaille, volailles, charcutailles et du lait bourru pour doper ton vieux. »

La Mèche mourantPinocchio, cloqua son paternel dans un fauteuil, lui tapa la bise et sans prendre le temps de se reposer, il calta à la ferme. Vu qu’il était sans un rond pour douiller le pégreleux, il accepta de faire tourner la noria pour tirer les seaux d’eaux du puit, nécessaire à l’irrigation des plantations.

Quand il en eu extrait une centaine, il était sur les rotules, la liquette dégoulinante, mais tout content d’avoir gagné la pitance pour son Pipa. Giangio l’affranchit alors qu’il venait par ce turbin, de remplacer son ânon qui était en train de fermer son pébroque de fatigue et de tristesse.

Pinocchio se précipita à l’écurie. Il reconnu son pote La Mèche dans la bestiole en train de calancher. Il n’eut que le temps d’y péter la bise avant qu’il ne souffle sa bougie et que le fantôme de son potot sorte des tripailles de l’ânon. Avant de disparaître dans les nues, celui-ci sourit au pantin avec la promesse qu’il veillerait sur lui.
Pinocchio en écrasa une larmichette.

C’est beau non ? On se croirait dans « Le port de l’angoisse » film de 1944 de Howard Hawks où se rencontrèrent Humphrey Bogart et Lauren Bacall. Le cœur plus gonflé qu’un bol de riz trempé, il rentra avec sa filoche pleine des commissions.

Il prépara le frichti, avec pour l’ancêtre, un lait de poule et un vin chaud à la cannelle. Pendant plusieurs semaines, il retourna suer le burnous à la noria pour ramener de quoi remplir la galetouse quotidienne.
Il avait également appris à tresser des paniers et des corbeilles avec les joncs que lui avait donné Jeanneton une minette bien roulée, une gosseline quasi délurée qu’il avait rencontrée en chemin alors qu’elle venait avec sa faucille, de couper les joncs (larirette ! larirette !) Pinocchio l’embrassa sur le menton.
Ça me rappelle une chansonnette !!!

L’oseille gagnée lui permettait d’améliorer l’ordinaire et il avait même acheté une carriole à propulsion électrique pour baguenauder son Pipa. Il réapprit à lire et à écrire avec une plume d’oie, une rémige d’aile qu’une volaille s’était arrachée, moyennant quelques picaillons. Il avait aussi acheté chez le droguiste deux petits flacons d’encre noire et rouge.

Un matin il partit s’acheter des fringues au marché. En route, il croisa monsieur Limace à qui il demanda :
« Salut la baveuse est-ce que ça gaze pour toi et ma gentille Fée bleue, pense-t-elle encore un chouia à mézigue ? »
Limace, la mine triste et les cornes basses rencarda que la Fée était bien malade et n’avait plus de fric à aligner au toubib. Pinocchio se fendit illico de ses quarante sous et promit de revenir le lendemain avec à nouveau de la fraîche.

Pinocchio petit garconLimace galocha comme un lézard vers sa Patronne sous les quinquets ébaubis du pantin qui de retour à la cambuse jacta à son dab qu’il n’avait pas trouvé au marché de frusques à sa taille. Le soir même, il gratta jusqu’aux douze plombes de minuit à la dégoulinante de la Bastoche, fabriquant des paniers qu’il fourguerait au marché, demain.

Sous sa couette, il arnoucha en rêve la Fée qui lui souriait et murmurait si doucement qu’il n’entravait rien à ce qu’elle jabillait. L’aurore se pointa. Le coq chanta extirpant Pinocchio des bras de Morphée. Un rayon de soleil éclaira sa piaule. Les murs étaient décorés de neuf comme si la bande à Valérie Damidot de D&Co avait turbiné toute la nuit. Se sentant tout chose, il s’areluqua dans un miroir qui lui renvoya l’image d’un moufflet tout pareil à ses aminches de l’école. Un chouetosse costar était suspendu au valet de bois avec une paire de pompes en cuir rutilantes et une gapette qu’il se vissa bien vite sur la cafetière. Un petit lasagnier en ivoire accompagné d’une bafouille  joliment calligraphiée était posée sur la table de chevet. Il était écrit :
« De la part de la Fée Bleue à son cher petit Pinocchio dont les épreuves sont désormais terminées et que je rembourse pour son geste à mon égard. » Mais à la place des quarante sous il y avait quarante louis d’or.

Il rejoignit Geppetto dans la salle à manger ousqu’ils s’acagnardèrent longuement dans les bras l’un de l’autre. Dans un coin de la pièce, il borgnota recroquevillée sur une chaise, une marionnette en bois inerte, toute flasque.
« J’avais vraiment une drôle de bobine ! » dit Pinocchio en riant    

Ils vécurent heureux de très, très, très longues années.

Fin de l’histoire.

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épisode 43 - l'évasion

Conseils de Savoir-Dire selon Fabulgone
Un enfant vous dit : J’ai voulu manger de la neige, ça a un goût de pipi !
Répondez lui : Ne mange pas de la neige quand elle est jaune !

Où Pinocchio retrouve son dab. Ils s’échappent, et rejoignent la rive grâce au thon.   

RetrouvaillesMais oui c’était bien son paternel qui était là, assis sur un tabouret vermoulu placé devant un tonneau et qui mâchouillait tristement le contenu d’une boite de singe. Pinocchio se précipita vers lui. Il lui bisouilla les joues, les mains en chialant et rifougnant à la fois. Geppetto lui prit tendrement le cabochon et lui fit pêter deux gros bécots sur les miailles.

Le père et le fils jabillèrent leurs avatars respectifs. C’était comme si le temps s’était arrêté, comme si le passé et le futur s’étaient rejoints en un instant que les philosophes appellent ’l’idéal du bonheur qui dépend moins de la satisfaction subjective que de la conformité d’un être humain à cet idéal’’ (Platon, Socrate, Aristote et les autres…). C’est costaud non ? J’ai pas tout pigé, mais c’est beau. Redescendons vite dans le bide du monstre, finalement on y verra plus clair.

Geppetto avait été englouti par le requin vorace en même temps qu’un navire marchand dont l’équipage avait réussi à s’enfuir sur un radeau de sauvetage (le bateau s’appelait ‘’La Méduse’’). Le vieillard jabota :
« Il y avait dans les cales suffisamment de bectance, conserves, pain grillé, raisins secs, picrate, ratafia ainsi que des bougies et une collection de briquets d’amadou à silex, pour que je tienne ces deux dernières années. Mais maintenant, je suis au bout du rouleau avec ma dernière chandelle. Quand elle s’éteindra, nous n’aurons plus qu’à attendre que la grande faucheuse vienne nous chercher. »  

« Esgourde bien mon cher Pipa. Je me suis colleté, du mitard, j’ai subi une pendaison. J’ai été clebs par intérim. J’ai failli finir substitut de repas pour un enviandé verdâtre. J’ai été fouetté, jeté à la baille pour appâter les poiscailles. Alors c’est assez (j’n’ai pas dit cétacé), on va jouer des flubes et se calter d’icigo. Dès que le requin pique un roupillon, et vusse qu’il pionce la gueule ouverte car il est asthmatique, on prend une planche de salut. Tu t’agriffes dessus et je te ramène à terre. »

Ce qui fut dit, fut fait. ? la tombée de la nuit, ils remontèrent jusqu’à la gueule du monstre qui effectivement était dans les bras de Morphée, la gueule grande ouverte. Ils mirent la planche à l’eau. Geppetto s’y agricha et avec un léger clapotement des arpions, Pinocchio les propulsa dehors. Le requin ne s’éveilla point. Il rêvassait à ses prochaines vacances aux Bahamas ousqu’il avait fait la connaissance d’une requine coquine. Il en frétillait de la nageoire caudale en soupirant doucement ce qui avait pour effet de pousser la planche vers le large, les éloignant rapidement du monstre.

Le thonAu beau milieu de la matinée, Geppetto fit remarquer que l’on ne biglait que de la flotte à perte de vue et qu’ils étaient mal barrés. Pinocchio se voulut rassurant, mais il avait le traczir et commençait à ressentir la crampe comme Leonardo Di Caprio à la fin de Titanic. Tout semblait perdu, lorsque la voix éraillée de pochtron du grand thon se fit entendre.
« Je suis assez maousse costaud pour vous transbahuter, profitez donc du taxi ! »

Il avait filé le train à nos amis s’inspirant de leur fuite et il était venu leur renvoyer l’ascenseur pour lui avoir permis de sauver ses miches. Ils s’arrapèrent à la nageoire dorsale et surfant sur les vagues à la vitesse d’un hors bord, notre thon les droppa jusqu’à la plage. Il s’effusionnèrent, Pinocchio promettant de ne plus jamais becqueter d’albacore et ils se pétèrent la miaille.

Avant de tailler, le thon allongea son blaze.
« Je m’appelle ‘’Dante’’ »
Et lorsqu’il se rembarra vers le large, Pinocchio lui cria : 
« Va en paix et surfe au loin sur la vague en mer Dante (en trois mots bien sûr) ! »

Ils s’enquillèrent sur le ruban qui conduisait à l’intérieur des terres, Pinocchio filant la paluche à son pipa en le soutenant car il était un tantinet lessivé. Ils n’avaient pas fait cent mètres qu’ils arnouchèrent, deux zigotaux qui n’étaient autre que Renard et Chat. Ils s’étaient faits faisandés par plus pervers qu’eux et étaient de vraies loques. Renard avait vendu sa queue comme chasse mouches à un baratineur, il avait une patte estropiée à force de fuir les argousins et Chat était devenu presque aveugle, plus miro qu’une taupe. Pinocchio les abandonna à leur mouise en leur assénant la sentence apprise du Ver luisant :
« Qui vole à autrui son manteau, n’aura même pas de chemise pour mourir ! »

Ils finirent enfin par tomber sur une baraque croquignolette. Toquant à la lourde, on les pria d’entrer. Pinocchio tira la bobinette et la chevillette cherra (j’aime bien cette expression). S’encarrant dans la turne, ils se trouvèrent pile poil en face …

Fin de l’épisode, à suivre...,

Une petite dernière pour la route ! Qui relouchèrent t-ils ?
Réponse A :
La Limace, secrétaire particulière de la Fée bleue ?
Réponse B : La Fée bleue en personne ?
Réponse C : Le Grillon qui parle ?
Réponse D : Le Ver luisant amoureux d’une étoile ? 

Glossaire des mots nouveaux :
Flubes (Jouer des, mettre les…) – Les flubes, ce sont les jambes et mettre les ou jouer des flubes, c’est fuir, se sauver rapidement. Par contre dans l’expression avoir, les flubes qui sont ici tremblotantes, c’est avoir peur  de même que filer ou foutre les flubes c’est faire peur.
Arraper (s’) – Arraper, c’est accrocher, coller et donc s’arraper c’est l’idée de s’accrocher à quelque chose comme si on voulait s’y coller.
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épisode 42 - Le requin

Conseils de Savoir-Dire selon Fabulgone

Un ami déprimé vous déclare : Tout le monde ne peut pas avoir la baraka, je suis anéanti !
Répondez : Pour sûr, il y a la dégoulinante infernale, le pot au noir, la scoumoune, mais il y a ceux qui s’effondrent et ceux qui réagissent !

Où Pinocchio se sauve s’approche d’une ile mais se fait avaler par un énorme requin

Il s’était bien passé une plombe quand le zigomard se dit qu’il ne devrait rester que la peau de cette pauvre bestiole. Il remonta donc la cordelette et il en tomba sur son cul quand il béat…

Ça vous en bouche un coin, perso j’n’avais pas la trouille et je me doutais que le mecton, il n’avait pas joué le bon canasson en n’écorchant pas lui même le baudet. C’est comme dans les James Bond où le méchant de service qui tient le héros au bout de son flingue ne défouraille pas mais déblatère un max sur la société qu’il exècre juste histoire de laisser le temps au gigolpince qu’il menace, de sortir le dernier gadget de chez Manufrance, genre couteau suisse transformable en sous marin de poche. Mais bon, revenons à nos moutons ou plutôt à l’ânon.

Vous l’aviez deviné j’espère, ce qu’il y avait au bout du filin, n’était autre que notre marionnette en bois dont on fait les flûtes. Car bien sur, une fois au fond de la vase, des poiscailles de la tribu des piranhas, se précipitèrent pour bouffer l’animal, et que je te gobe le museau, le corps, les pattes et même la queue et la peau. C’est dire s’ils avaient les dominos comme des baïonnettes. Mais quand ils voulurent ronger le squelette, les gloutons  tombèrent non pas sur un os, mais sur du bois car vous aviez compris que l’âne s’était formé autour du pantin. Normal, non !

Avant même que le blaireau, qu’avait les mandibules sur les godasses, ne remette son dentier en place et recouvre ses esprits, Pinocchio ôta la corde qui lui enserrait les molletegommes. Après avoir fait deux ou trois pirouettes et un pied de nez au faisan, il piqua une tête dans la baille et s’enquilla vers le large à la vitesse d’un scooter des mers.

Il était en train de faire la planche ce qui est très naturel chez les pantins en bois de tilleul, quand il arreluqua au loin une petite île entourée d’un grand rocher blanc avec au centre un cocotier comme dans les films de pirates. Il s’y laissa entraîner en utilisant les courants, le flux, le reflux et le superflux.

C’est alors qu’il zieuta près du bord, une mignonnette petite chèvre qui lui faisait des signes de s’approcher. Écarquillant ses vasistas, il constata que la chevrette n’était ni blanche, ni noire. Son pelage était d’un joli bleu nuit qui lui rappela, bon sang ! Mais c’est bien sûr ! La Fée bleue. Aussi sec, en deux brasses coulées, il s’entifla au pied du rocher blanc. Il allait accoster quand la Fée cria :

Requin Pinocchio« Magnes toi le train ! T’es filé au derche par le plus maousse costaud poiscaille que les océans drainent dans leurs profondeurs abyssales, (abyssales comme les réunions des technocrates). »

Effectivement en se retournant, Pinocchio bigla une montagne flottante qui se rapprochait à toute berzingue de lui. Il tenta désespérément d’agricher la patte que lui tendait la chevrette et faillit bien y parvenir, mais le requin géant prit d’un chatouillis soudain du nazibus, ouvrit sa gueule toute grande en prenant une forte inspiration. Ce qui ne laissa aucune chance à Pinocchio qui fut aspiré aussi promptement qu’un moucheron par la langue visqueuse et protractile du caméléon. 

« C’n’est pas parce que j’écris des facéties, que je ne dois pas veiller à l’instruction des masses. Mais essayez de placer protractile dans la converse, vous verrez que c’n’est pas du gâteau ! » 

Il débaroula cul par-dessus tête pendant une bonne dizaine de broquilles avant d’heurter l’estogome du requin ousqu’il tomba dans les vapes et resta inconscient un bon quart de plombe avant d’émerger, les guiboles flageolantes, dans un noir total. ? tâtons, tontaine et tonton, il avança prudemment dans le ventre du monstre en beuglant au secours. Une voix proche de lui, éraillée comme celle d’un pochtron un lendemain de bringue, lui répondit que c’était inutile de brailler et qu’il n’avait qu’à attendre d’être digéré par la bestiole. C’était un thon de belle taille, qui avait été aspiré en même temps que lui.

Le thon qui était philosophe jaspina que pour un poiscaille, c’est plus bonnard de calancher dans la flotte que dans une poêle à frire. Pinocchio rétorqua que pour le poêlon, il a déjà donné et tout en continuant de phrasicoter avec son nouveau compagnon d’infortune, il s’écria :
« Vise là-bas, j’n’ai pas la berlue, n’est-ce point une lueur ? »
« Sans doute une autre victime qui attend aussi d’être digérée ! »
« Je vais quand même voir de plus près ! »

Il serra la nageoire du thon et ils se souhaitèrent bonne bourre, puis notre ami parti en clapotant dans l’eau comme Gabin dans les égouts de Paris à la fin des ‘’Misérables’’. La lueur devint une lumière vacillante comme la flamme d’une bougie. Il s’enquilla dans une sorte de caverne ousqu’il y avait une carcasse de navire et un zig assis sur un tabouret vermoulu. Il arnoucha …    

Fin de l’épisode, à suivre...,  

Ça va tout le monde suit ? Qui zieuta-t-il ?

Réponse A : Le capitaine Jack Sparrow, Johnny Deep le pirate des Caraïbes.
Réponse B : Pas du tout, c’est Barbe Noire et son navire fantôme  ‘’Le Hollandais volant’’.  
Réponse C : Vous y êtes pas, c’est Jonas qui, recraché par la baleine, s’est fait bouffé par le requin.  
Réponse D : Geppetto son paternel parce qu’il faut savoir finir en beauté.

Glossaire des mots nouveaux :
Défourailler – Dégainer, sortir une arme à feu.
Dégoulinante infernale – malchance persistante plus qu’une malchance particulière comme la scoumoune ou le pot au noir.
Dominos comme des baionnettes – avoir les dominos comme des baïonnettes c’est avoir les dents comme les crocs des carnassiers, une métaphore pour manger gloutonnement en déchirant la viande.
Molletegommes ou moltogommes – ce sont les mollets.
Arreluquer, comme arregarder – en parler lyonnais, le rajout du préfixe ‘ar’ accentue le verbe avec une notion d’insistance.

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épisode 41 - le cirque

Conseils de Savoir-Dire selon Fabulgone

Un ami vous déclare :
Au vide-grenier de Trifouillis-les-Oies, je me suis fait arnaquer par un camelot qui vendait un jeu de mèches capable de percer le bois, le fer ou le béton. En fait elles ne perçaient que le carton !
Répondez :
Il faut toujours se méfier des gens qui vendent des outils et qui ne s’en servent jamais sinon pour des démonstrations truquées !

Où Pinocchio se retrouva à travailler dans un cirque avant d’être vendu pour sa peau

Le cocher, d’un grand coup de tatane ouvrit la lourde et se planta devant les deux ânons terrorisés qui claquaient des mandibules. 
Inutile de vous planquer, j’ai bien reconnu vos braiements les aminches. Vous avez pris du bon temps, mais maintenant va falloir cracher au bassinet. Je vais vous astiquer et vous vendre un bon prix ! 

Il les étrilla, les pomponna, les bichonna, et brillants comme deux sous neufs, il les conduisit au marché. Roméo, La Mèche, fut acheté par un paysan qui venait de perdre sa bestiole et Pinocchio par un directeur de cirque. Celui-ci avait la mine sympathique du mec qui se baladait tranquille sur le trottoir avant de se faire écraser les arpions par une trottinette électrique en choppant le chauffard par le colbac. Il attacha Pinocchio dans l’étable à côté du chapiteau et lui apporta du foin pour bectance.

Notre pantin qui, comme à son habitude avait la fringale, ronfla une fois de plus comme une vieille bagnole, mais ayant reçu sur les miches un bon coup de fouet, il se résolut à becqueter le foin, ce qui somme toute, est bien une nourriture d’âne.

Le lendemain matin, il fut réveillé par un violent claquement de fouet qui failli lui arracher ses deux portugaises. Ainsi commencèrent trois mois de turbin. Il fut entraîné à danser sur ses pattes arrière, à sauter au travers d’un cerceau, à faire le mort et à saluer. Je n’te dis pas le nombre de coups de lanières qu’il encaissa sur le joufflu lors des entraînements. Quand on jugea qu’il était nickel pour jouer son numéro, le directeur fit placarder des affiches dans toutes les rues de la ville annonçant l’âne Pinocchio comme clou du nouveau spectacle.

Pinocchio cirqueCe soir-là, le chapiteau était bondé. Des cuchons de momignards affluaient sur les gradins tout bouliguants. Le directeur, loqué en monsieur loyal, redingote noire, futal blanc, huit reflets sur le ciboulot et bottes en crocos, jabilla devant le public :
Madame, Mademoiselle, Monsieur et vous les Enfants (tu te croirais à une représentation d’Eurodisney) le spectacle que nous avons l’honneur de présenter est unique en Europe. Il a été joué devant son altesse l’empereur Ventripotent 1er et dans toutes les hautes Cours comme les basses Cours. Je vous demande donc d’accueillir sous des tonnerres d’applaudissements, l’étoile de la danse, l’ânon Pinocchio ! 

Faut dire que quand il se pointa, il en jetait un max avec sa bride en cuir toute neuve percée de clous de cuivre, sa crinière tressée parsemée de rubans bleus ciel et, collés derrière ses étiquettes, deux camélias blancs. Il plia ses pattes avant saluant ainsi sous une véritable ovation. Le directeur claqua son fouet et le boucan cessa, chacun retenant son souffle.

Au pas ! Ordonna le directeur et l’ânon avança au pas cadencé.

Au trot ! Et il trottina autour de la piste.

– Au galop ! Il se mit à galoper comme un vrai canasson.

Le directeur tira un coup de pistolet en l’air et notre ânon s’arrêta aussi sec faisant semblant d’être touché en s’abousant sur le flanc et laissant sortir sa langouse, mimant la bestiole calanchée. Ce fut du délire, des vivas, des hourras, des cris, qui saluèrent la prestation. Parmi la foule Pinocchio reluqua une jeune femme portant à son cou un collier avec un médaillon en or. Il reconnut la Fée Bleue, mais lorsqu’il voulut l’appeler, seuls des hi-han désespérés sortirent de sa gueule, sous les rires des enfants.

Il reçut un coup de cravache sur le museau qui lui fit voir les étoiles et quand il rouvrit ses mirettes, la Fée avait calté. Complètement dans le seau, le sot en loupa son saut à travers le cerceau (pas mal la suite d’homonymes non ?) et il s’écrabouilla au sol en se foulant une patte ce qui le fit partir en boitillant, toujours sous les hurlements des rires des spectateurs qui crurent à une clownerie.

Le lendemain matin le vétérinaire déclara qu’il resterait estropié à vie ce qui lui valut d’être manu militari conduit au marché pour être revendu. Il fut alors racheté trois francs six sous par un zigoto qui jugea que sa peau permettrait de fabriquer un tambour. Ils jetèrent le malheureux paralysé de trouille dans une carriole que le mec traîna jusqu’à la falaise. Il lui cloqua un pavé en béton autour du corgnolon et lui attacha une longue ficelle à la patte arrière gauche, puis il l’agricha par l’autre patte et le jeta à la baille.
Pendant que l’ânon coulait à pic, il se posa sur un rocher, et il alluma une cibiche attendant que les poiscailles aient bouffé la bidoche pour ne laisser que la peau.

Fin de l’épisode, à suivre...,  

Ça devient craignos. Va-t-il être zigouillé pour de bon ?

Réponse A : Ne vous affolez pas j’ai de la ressource, la Fée va se pointer ! 
Réponse B : Pas du tout, comme Jason Bourne dans La vengeance dans la peau, il va se détacher et filocher sous l’eau !
Réponse C : Un poisson scie passant par-là va couper les cordes et il va disparaître ! 
Réponse D : Un banc de poissons passant dans le coinstot contents de l’aubaine, vont le bouloter !

Glossaire des mots nouveaux :
Bouliguant – en parler lyonnais, remuant, turbulent.
Langouse, ou Languetouse – c’est la langue bien sûr et filer une langouse, c’est embrasser sur la bouche.

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