Peter Pan - derniers épisodes

Epilogue

Les trois derniers épisodes nous montrent le retour à Londres et la fin des aventures entre Peter Pan et Wendy. Une fin qui est une histoire sans fin et qui contient de petites surprises.

épisode 28 - Une histoire sans fin

Les garçons attendaient au rez de chaussée pour laisser à Wendy le temps de s’expliquer à leur sujet. Ils comptèrent jusqu’à cinq cent et montèrent par l’escalier pour faire bonne impression. Ils se retrouvèrent devant Mme Darling et son mari, têtes nues, le bonnet à la main et ils auraient donné cher pour n’être pas habillés en pirates. Mais cela n’avait pas d’importance car les époux Darling acceptèrent de les garder.
Pendant ce temps Wendy aperçut Peter Pan et l’appela. Mme Darling ayant proposé de le garder, il refusa arguant qu’il ne voulait ni aller à l’école, ni grandir, précisant qu’il vivrait avec Clo dans la petite hutte bâtie pour Wendy à la cime d’un arbre.

« Je croyais que toutes les fées étaient morte ! » Dit Mme Darling. 
« 
Il en vient sans cesse de nouvelles, chaque fois qu’un nouveau-né rit pour la première fois, expliqua Wendy ; Elles vivent dans des nids au sommet des arbres, les mauves sont des garçons, les blanches sont des filles et les bleues des sottes qui ne savent même pas ce qu’elles sont.
Peter voulut aussi que Wendy vienne avec lui mais Mme Darling refusa et proposa que Wendy aille une fois par an au Pays de l'Imaginaire, pour faire le nettoyage de printemps ; Peter accepta et partit content.

Bien entendu tous les garçons allèrent à l’école et peu à peu ils perdirent la capacité de voler.
Au bout de la première année Peter vint chercher Wendy, elle remarqua que de nouvelles aventures avaient chassé ses souvenirs car il ne se rappelait ni du capitaine Crochet ni de Clo qui devait être morte, mais le nettoyage de la hutte se passa bien.
L’année suivante, il ne fut même pas au rendez-vous et l’année d’après il revint mais ce fut la dernière fois que Wendy le vit.

Le temps passa et tous les garçons étaient devenus des adultes sérieux.
Chaque jour, les Jumeaux, Bon Zigue et le Frisé se rendaient au bureau tenant une mallette d’une main et le parapluie dans l’autre. La Plume épousa une dame titrée et devint lord et la Guigne devint un juge en perruque.
Peter Pan et JaneQuand à Michael il était conducteur de locomotive et John, un barbu qui avait un poste élevé dans les services public, mais qui ne savait pas conter des histoires à ses enfants. Wendy s’était mariée et avait une fille qui s’appelait Jane. Elles logeaient dans l’appartement de Londres dont avait hérité Wendy à la mort de ses parents. Jane était suivie par une bonne autre que Nana, décédée elle-aussi.

Un soir de printemps où la bonne était de congé, Peter arriva par la fenêtre venant chercher Wendy pour le ménage de la hutte. Il n’avait pas changé et possédait toujours ses dents de lait. Quand Peter vit qu’elle était adulte et que la petite fille dans le lit, c’était Jane la fille de Wendy, il s’assit et se mit à pleurer.
Le temps que Wendy qui était parti chercher un mouchoir, revint, Jane en chemise de nuit, voletait à travers la chambre. Peter s’envola et l’impudente petite Jane le suivit en disant à sa mère :
« 
c’est juste pour le nettoyage de printemps ! » 

cliquez sur l'image de Peter et Jane pour mieux la visualiser

Bien des années plus tard, Jane deviendra une grande personne ordinaire, mère d’une fillette nommée Margaret et chaque fois que reviendra l’époque du ménage de printemps, Peter viendra chercher Margaret et l’emmènera au pays de L’Imaginaire où elle lui racontera des histoires dont il est le héros et qu’il écoutera passionnément. Quand Margaret grandira, elle aura une fille qui sera à son tour la mère de Peter et les choses continueront ainsi, aussi longtemps que les enfants seront joyeux, innocents et sans cœur.

25 mars 2021

épisode 27 - La ruse de Peter - les retrouvailles

Mme Darling un soir se mit au piano sur la demande de Georges qui s’endormit rapidement. À ce moment Peter et Clochette entrèrent en volant par la fenêtre et Peter chuchota à l’attention de Clochette
« 
Ferme la fenêtre et met la barre ! Quand Wendy arrivera, elle croira que sa mère ne veut plus d’elle. Elle sera obligée de s’en retourner avec moi. »
Le brigand avait donc mijoté sa ruse depuis le début, c’était bizarre qu’il ait accepté de venir à Londres. Il lança triomphant à Mme Darling
« 
Vous ne reverrez jamais plus Wendy, madame car la fenêtre est solidement bouclée. »
La musique s’arrêta et jetant un œil, il vit des larmes perler des yeux de Mme Darling. Il essaya de la convaincre que lui aussi tenait à la présence de Wendy sur son île, mais malgré ses sautillements et ses grimaces, la maman continuait de pleurer.
« 
Bon, ça va ! » Finit-il par dire la gorge serrée. Il enleva la barre de la fenêtre, puis s’adressa à la petite Fée.
« 
Viens Clo, nous n’en voulons pas de ces sottes mamans ! » Et ils s’envolèrent tous les deux.

C’est ainsi que Wendy, John et Michael trouvèrent la fenêtre ouverte. Mme Darling s’était endormie et dans la niche ils trouvèrent leur père qui dormait lui aussi. Ils s’attendaient à un retour triomphal et un grand froid leur serra le cœur. Bien fait pour eux n’est-ce pas ?
Soudain, Madame Darling dans le corridor d’à côté se remit à jouer. Les garçons voulaient se précipiter vers elle, mais Wendy pensa qu’il fallait ménager leur maman et se couchant dans son lit, elle demanda aux garçons de se coucher et de faire comme s’ils n’étaient pas partis.
Retrouvailles chez les DarlingQuand Mme Darling revint dans la chambre, elle trouva tous les lits occupés, mais au lieu de pousser des cris de joie, elle les vit mais ne crut pas qu’ils étaient là. Elle crut tout simplement que son rêve revenait la hanter. Elle s’assit dans la chaise près du feu. Les trois sots étaient affolés.
« 
Maman ! » Cria Wendy. « Maman ! » Cria John. « Maman ! » Cria Michael.

Mme Darling comprit que son rêve était devenu réalité et elle tendit vers les trois petits égoïstes ses bras qui les serrèrent. Ils entourèrent Wendy, John et Michael, qui avait bondi hors du lit pour se jeter contre elle.
«
 Georges ! Georges ! »  Cria Mme Darling lorsqu’elle put enfin parler.
Et M. Darling s’éveilla pour partager leur bonheur, et Nana entra en trombe. On n’aurait pas pu rêver plus charmant tableau, mais il n’y avait personne pour le voir, si ce n’est un étrange garçon qui regardait par derrière la fenêtre.
Il lui arrivait de connaître des félicités inouïes, interdites aux autres enfants, mais en ce moment, il regardait à travers la vitre, la seule joie qui lui était à jamais refusée.

Bon, tout ceci est bien joli, mais la fenêtre étant de nouveau fermée, que va-t-il advenir des garçons perdus ? Vont-ils repartir avec Peter et Clo ?

À suivre

18 mars 2021

épisode 26 - la culpabilité de Georges Darling

Contrairement à ce que l’on pouvait attendre, dès le lendemain Peter décida de venir, accompagné de Clochette, à Londres, ce qui ravit Wendy qui lui confectionna un costume qu’elle lui tailla dans les habits de Crochet. Son revirement ne parut suspect à personne. Tous les garçons avaient revêtus les habits de pirates raccourcis jusqu’aux genoux.
Bon Zigue et John étaient promus seconds et Peter le Capitaine bien sûr. Il donna quelques ordres et l’équipage fit virer le navire en direction du continent. Peter qui ne lâchait pas la barre, après avoir consulté la carte, calcula qu’ils atteindraient les Açores au environ du 21 juin, après quoi ils abandonneraient le navire et auraient tout loisir pour finir le voyage en volant.
Le Jolly Roger deviendra alors un vaisseau fantôme comme il en existait de nombreux sur les mers.

Au lieu de continuer d’observer le bateau, retournons au foyer déserté par les trois enfants.
Nous aurions bien aimé que Mme Darling et Georges soient prêts à les recevoir en leur donnant la leçon qu’ils méritent, c’est-à-dire une bonne fessée. Mais les parents n’étaient pas dans cet état d’esprit.
La fenêtre de la chambre restait ouverte en permanence et les lits étaient faits. Le seul changement qui se remarquait dans la chambre, c’était qu’entre 9 heures du matin et six heures du soir, la niche ne s’y trouvait pas. En voici la raison :

Georges Darling et ses enfantsLorsque les enfants s’envolèrent, M. Darling eut le sentiment que tout le blâme retombait sur lui pour avoir enchaîné Nana qui, du début jusqu’à la fin, s’était montrée plus raisonnable que lui. C’était un homme tout simple. Il avait le sens de la justice, et un courage de lion pour accomplir ce qu’il croyait être son devoir. Ayant longuement réfléchi après le départ des enfants, il se mit à marcher à quatre pattes et s’introduisit en rampant dans la niche.
Mme Darling eut beau tendrement l’inviter à sortir de là, il lui opposa chaque fois une réponse triste mais ferme :

« Non, chère mienne, c’est la place qui me revient et je ne quitterai pas la niche tant que les enfants ne seront pas de retour. S’ils reviennent, je leur conterai des histoires le soir pour les endormir ! » Cela faisait pitié à voir, jamais il n’y eut un homme plus humble que Georges Darling. Lui naguère si orgueilleux, se tenait le soir dans la niche et bavardait avec sa femme de leurs enfants et de leurs habitudes charmantes.

À l’égard de Nana, il faisait preuve d’une sollicitude touchante. Sans lui rendre sa niche, il faisait ses quatre volontés.
Chaque matin, la niche avec M. Darling dedans était porté jusqu’à un fiacre qui les emmenait au bureau et les ramenait à six heures à la maison. Cela aurait pu être grotesque, mais bientôt on comprit le sens profond de sa conduite et le cœur généreux du public s’en émut jusqu’aux articles qui parurent dans les meilleurs journaux.

Bien sûr il souffrait le martyre mais affichait une calme dignité. Il soulevait même son chapeau chaque fois qu’une dame regardait à l’intérieur de la niche.

Un soir que Mme Darling attendait le retour de Georges…

À suivre

11 mars 2021