épisode 9
J’ai compris que le Père Noël n’existait pas quand j’avais cinq ans
Je suis entrée dans un grand magasin et il m’a demandé un autographe
Shirley Temple
Mariage
Cela faisait quatre plombes que les tourtereaux jabillaient se racontant leurs vies qui commençaient. Tout le Palais était réveillé et comme personne n’avait reçu de flèche de Cupidon, ils avaient surtout les crocs et la dalle asséchée. La Dame d’Honneur s’impatientait et bieurla que la bidoche était cuite comme les carottes.
Le Prince aida la Princesse à se dépieuter ; elle était superbement loquée et le Prince en parfait gentleman se garda bien de dire qu’elle portait des vêtements identiques à ceux de son arrière-grand-mère. Ils se pointèrent dans le salon des miroirs (Je rappelle que ce conte fut écrit à la période de la construction de Versailles). Ils soupèrent (car comme dans le parler lyonnais actuel, le matin on déjeune, à midi on dine et le soir on soupe) ; Les plats étaient servis par les Officiers de la Princesse : les violons et les hautbois jouaient des morceaux de musique anciens qu’on ne jouait plus depuis cent ans.
À la fin du repas, sans perdre de temps, le grand Aumônier les maria dans la Chapelle du Château et ferma sur eux le rideau. Ils pioncèrent peu, d’autant que la Princesse en avait eu sa dose. Ne comptez pas sur moi pour vous donner le détail de leurs jeux de la bête à deux dos. Le lendemain matin, le Prince la quitta pour rejoindre son Paternel qui se faisait du mouron et il lui dégoisa qu’il s’était paumé à la chasse, mais par chance, un charbonnier l’avait recueilli et lui avait offert du pain noir et du fromage. Le Roi, son père était plutôt du genre guimauve et il crut son gamin.
La Maternelle par contre était dubitative et le voyant partir presque tous les jours, même que parfois il découchait, elle se doutait qu’il y avait anguille sous roche, une couille dans le potage. Malgré qu’elle essayait de lui tirer les vers du nez, il connaissait l’engeance, n’avait pas confiance et ne mouftait pas. C’est ainsi que la Reine Mère ne sut pas que son fils retrouvait la Princesse dans le château de son père, qu’il ne l’avait jamais informé de son mariage ni de la naissance d’Aurore et de Jour.
Le Prince vécu ainsi deux années avec sa dulcinée et comme la contraception n’existait pas et que le coït interrompu, c’est une vue de l’esprit, ils se retrouvèrent avec deux moufflets sur les bretelles ; l’ainée fut une fillasse qu’ils prénommèrent Aurore puis vint ensuite un fiston qu’ils appelèrent Jour tellement il était beau.
Pour les ceusses qui se mélangent les pinceaux comme Disney d’ailleurs, il est temps de rétablir la vraie histoire du conte de Perrault.
Les deux amoureux n’ont pas de prénoms et dire qu’Aurore c’est la Belle au bois dormant est une contrevérité que l’on retrouve dans de nombreuses versions. Aurore c'est sa fille et vous avez la primeur d’apprendre que la mominette avait aussi un frelot nommé Jour qui, parait-il était plus beau que sa frangine.
Comme de bien s’accorde, des évènements dramatiques vont se produire et le pot aux roses (obscure expression médiévale qui signifie que par crainte de représailles une vérité est cachée) va être découvert. Mais patientons un peu !
Fin de l’épisode, à suivre…
09 janvier 2023
Ajouter un commentaire