épisode 5 l'oiseau blanc

C’était une belle lune qui éclairait la nuit et les cailloux luisaient comme des sous neufs. Margot et Jeannot crapahutèrent main dans la main toute la nuit et ils arrivèrent dès potron-minet à la maison de leur père. Tout le monde ou presque connait cette expression qui signifie « au lever du jour ». Origine : le chat est très matinal et il lève souvent la queue laissant voir son potron, dérivé du poistron « cul ». C’est donc le derrière du chat que l’on peut voir à l’aube quand il s’éloigne en quittant la maison. D’autres linguistes expliquent que : dès que le jour se lève, c’est lorsque le chat montre ses fesses, queue fièrement dressée à la verticale, en rentrant à la maison après une nuit de chasse à la souris. Alors, il entre, ou il sort le minet ? Choisit ton camp camarade !  Expression très ancienne surtout usitée dans les campagnes.
Les deux momignards frappèrent à la porte. La marâtre contrariée  les disputa pour avoir traîné en route, tandis que le paternel se réjouit car il avait du chagrin de les avoir laissés seuls. Entre les allocs et quelques biftons reçus d’une vente de bois, tout se passa bien pendant quelques jours jusqu’à ce que la misère rallège. Rebelote Greta força Robin pour qu’il abandonne à nouveau ses mouflets. Les enfants étaient éveillés ; ils attendirent que les vieux s’endorment, mais Jeannot ne put sortir ramasser des cailloux car la porte était fermée à clé. Il consola Margot : 
« Dors tranquille, le bon Dieu nous viendra bien en aide ».
Et voilà, c’est repartit pour une journée identique à la première fois, sauf que ce jour-là Jeannot émietta sa miche de pain pour marquer leur route. Quand la lune se leva, les mômes ne trouvèrent plus une seule miette ; elles avaient été picorées par les oiseaux.
Pendant trois jours ils carburèrent sur les rubans, complètement paumés et s’éloignaient encore plus de leur cambuse, s’enfonçant dans une forêt peu accueillante ; ils se nourrissaient de baies et de champignons que connaissait bien Jeannot et ils dormaient à la belle étoile sous les arbres, enfin presque car Jeannot choisissait des arbres où il était facile de grimper pour se mettre à l’abri des bestioles nocturnes.
Au matin du quatrième jour, affamés et exténués, ils zieutèrent vers le midi un joli petit oiseau blanc qui chantait si tant bien qu’ils s’arrêtèrent pour l’esgourder. N’ayant rien de mieux à faire, le gamin et sa frangine le suivirent quand il prenait son envol. Aussi curieux que cela puisse paraître, on pouvait dire que le piaf ne s’éloignait pas d’eux ; il se posait sur une branche quand ils étaient trop loin et même il restait de grands moments à faire semblant de s’épouiller pour que les enfants se reposent.
L’après-midi était à son mitan, quand il s’arrêta, les regarda, sifflota, se retourna et prit son envol jusqu’à disparaître.
Jeannot se préparait à consoler Margot lorsque…

Fin de l’épisode, à suivre…

Que se passa-t-il ?
1-Margot s’effondra à terre prise de tremblements avant de s’évanouir.
2-Un nuage de sauterelles fondit sur eux ne leur laissant aucune chance de s’enfuir.
3-Jeannot tendit la main pour montrer à Margot le toit d’une maison qui était proche et dépassait du taillis où ils s’étaient arrêtés
4-Une meute de loups, arrivés en loucedé, s’approchait en les encerclant, ils grognaient les babines retroussées.

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30 août 2022