L - M - N - O
L
La bouffe à la galetouse : Manger sur son lieu de travail, vient de l’époque où les salariés amenaient à l’usine leur gamelle pour la pause de midi.
La boite à dominos, la chambre à frigo, le paletot sans manche, la boite à asticots : quatre nouvelles des dix appellations d’argot pour désigner le cercueil.
Laisser dans la boucane ou la mouscaille : (excréments) : laisser quelqu’un dans l’ennui et donc parlant par respect c’est laisser quelqu’un dans la merde.
La menteuse sur les godasses : comme pour le loup de tex Avery, c’est tirer la langue de stupéfaction.
Lampion : couramment c’est l’œil, mais c’est aussi un verre d’eau-de vie et c’était : 1- un sergent de ville car le lampion désignait ici le tricorne d’un militaire, d’un cavalier ou d’un sergent de ville ! 2- un inspecteur de la police des jeux (utilisé à Lyon) ! 3- une voiture postale (utilisé à Paris lorsque les postillons des voitures postales portaient un haut-de-forme appelé lampion).
Langouse, ou Languetouse – c’est la langue bien sûr et filer une langouse, c’est embrasser sur la bouche en mettant la langue.
Larfeuille, larfouillet : portefeuille, porte-cartes.
Largonji : ne pas confondre avec le verlan, tous les mots commence par un « l » suivi d’un mélange ou modification des lettres ; ce n’est pas un lexique complet mais un code de certains parler professionnel. Nous avons ainsi à loilpé pour à poil, lardeuss pour pardessus, en loucedé pour en douce, laxé pour sac qui est ici l’argot pour dire mille francs (pas un sac normal)...
Lasagnier, comme morlingue : est un porte-monnaie, en être coincé ou constipé, c’est être radin.
Latte, latter : soulier plat, analogie avec la pièce de menuiserie, (1910), c’est aussi le pied (rare) et latter, c’est frapper du pied, chaussé ou non.
La vasivite : très imagé pour désigner la courante ou la diarrhée : le lyonnais aime « la précision » d’une situation.
Lentibardaner : en lyonnais : flâner, errer sans but avec l’idée de traînasser.
Lézard : un faux camarade, un escroc qui triche mais aussi une difficulté, un empêchement. Cela vient du parler des jeunes vers 1980 mais l’origine est obscure.
Lichaison : consommation de boissons.
Ligoter : lire, faire la lecture dérive du verbe lier pour lier les mots entre eux. On ne ligote pas un seul titre ou un seul mot, mais bien un texte.
Si limace au singulier est une chemise, comme liquette, limaces au pluriel : ce sont aussi les lèvres.
Lingue : lingot d’or.
Loquer (se) : s'habiller, se vêtir : terme générique.
Lorgne mégnasse : regarde-moi avec attention, observe-moi bien.
Loucedé (en) : très connu c'est en douce en verlan.
Lourde : c’est une porte, mais s’emploie surtout pour une porte d’entrée massive, pas une porte d’intérieur. Avoir la lourde (en parler gaga stéphanois) c'est avoir la tête dans le seau après une soirée bien arrosée.
M - N - O
Maison poulaga : ou maison : j'tarquepince, poulman, bourreman, parapluie, relèvent du commissariat de police.
La Grande Maison : c'est la préfecture.
Mangeotter : manger sans faim.
Marchand de pattes : en lyonnais, s’est un chiffonnier ambulant vendeur ou acheteur qui crie à travers les rue pour appeler le client ; on dit aussi patti et il était craint des petits enfants à qui on faisait croire qu’il récupérait les polissons.
Marlou, marloupin, marloupineur : voyou qui exploite la faiblesse des autres et par extension proxénète.
Marner ou bosser : terme générique pour travailler.
Marcotin ou marquotin : désigne le mois, utilisé depuis 1947 surtout pour une peine de prison :" je me suis farçi trois petits marcotins de ballon".
Marque-mal : un voyou et un malhonnête en parler lyonnais.
Mastroquet : c’est à la fois le cabaretier, marchand de vin et le lieu, cabaret, bistrot troquet ; vient du flamand meisterke qui est un tenancier d’auberge.
Mec à la redresse : un chef, celui qui commande un groupe et qu'on écoute. Un vrai chef, pas un chefaillon.
Menteuse : langue (tiens c’est féminin... Aïe ! Qui m’a frappé ?). Claquer de la menteuse, c'est signifier son contentement, savourer une nourriture, une boisson d'un claquement de langue ; à ne pas faire chez la baronne de la Tronchenbier.
Meule, se mouiller la meule : s'abreuver, boire beaucoup ; nous avons ici un paradoxe car meule est pris dans le sens de gosier alors qu'en argot, utilisé seul, meule désigne soit les fesses, soit une mobylette.
Mézigus, mégnasse, mézigoche – Moi, moi-même. Nous sommes ici dans les mots créés par Frédéric Dard et qui figurent dans le dictionnaire de San-Antonio ; en argot on dit mon gnasse, rarement utilisé depuis San-Antonio.
Miaille – en lyonnais, la joue et donc peter la ou les miaille(s) s’est faire la bise bruyamment.
Miches : c'est bien sûr le nom féminin pluriel pour désigner les fesses et s'utilise comme pour les fesses dans les expressions : sauver ses miches (se sortir du pétrin), serrer les miches (se crisper), avoir les miches qui font bravo (trembler), avoir les miches (avoir peur).
Micheton : il s'agit tout d'abord du client d'une prostituée et c'est aussi un mec ordinaire, simple et sans malice, facile à tromper.
Mimines : il s’agit des mains, mais celles, délicates, des jeunes filles.
Les mirettes sont surtout des yeux de femmes ou d’enfant.
Miron ou mironne : en lyonnais c’est le nom usuel du chat ou de la chatte, il s’agit d’une onomatopée du ronronnement. Sobriquet affectueux et gentil pour une amie : ma petite mironne (toujours avec l’adjectif petite, sinon il y a un risque d’interprétation).
Molletegommes ou moltogommes – ce sont les mollets.
Momignard, momignarde : garçon et fille enfants ; greluche, greluchon : fille et garçon adultes.
Monter un turbin : en argot du XIXe siècle c’était faire un gros travail d’imagination avant que vers 1930 ça deviennent mentir, raconter des histoires pour tromper.
Mordre dans une déclaration : c'est être convaincu, se laisser accrocher par une explication.
Morlingue : il s’agit du porte-monnaie féminin, celui avec le petit fermoir métallique à deux boules qui s’entrecroisent, d’où l’expression être constipé(e) du morlingue pour définir l’avare, qui volontairement n’arrive pas à l’ouvrir. Le porte-monnaie masculin est désigné sous le terme crapautard (Dictionnaire argotique des trucs, des bidules et des machins).
Morpion : s’utilise dans le sens d’un enfant insupportable.
Morveux : géneralement un jeune garçon car ils reniflent souvent au lieu de se moucher
Mouflet(te) – petit garçon ou petite fille.
Moufter – Prendre la parole, souvent utilisé pour réagir de façon négative, contredire, dénoncer, rapiner.
Mouiller sa liquette, c’est travailler dur.
Mouscaille, dèche : en argot : misère noire. La mouscaille comme la mousse, ce sont aussi les excréments.
Mousse - s'utilise pour le demi de bière pression. Mais c'est aussi les ennuis, quelque chose qui prend la tête et ce sont également les excréments comme la mouscaille.
Nase, nase, nazibus, nazebroque : le nez tout simplement mais nase comme adjectif signifie abimé cassé et également nul en parlant d’une personne ou d’une situation.
Nave (1890) ou naveton (1957) – désigne un imbécile qui est aussi un naïf et le mot vient bien sûr de navet le légume. Ne pas confondre avec navet en argot qui est le client d’une prostituée... et aussi... le pénis.
Ne pas être un mauvais fer – un mauvais fer est un individu dangereux parce que peureux et sournois – ne pas en être un c’est donc être brave.
Noille : la nuit ; nous avons en 1889 neuille puis en 1901 noille et noïe et enfin en 1947 noye, à vous de choisir.
Oseille : fric, pèze, flouze, pognon, les mots ne manquent pas pour désigner l’argent.
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