Épisode 16 à 18

Épisode 16 - Surprise, surprise

Dans le fond, ce n'est pas tellement triste un enterrement.
Il suffit qu'il y ait un peu de soleil dessus et tout le monde est content !

Arletty - Les enfants du paradis

Où nous allons de surprise en rebondissement.

Au cours de la veillée, Caroline Ingalls se lève et jabote :         
Avez-vous remarqué, que notre Amie a gardé ses couleurs et sa chaleur ; c’est comme si elle piquait un roupillon. Elle n’est même pas raide comme un macchabée !     
Un long murmure d’approbation résonne dans la chambrée.    
Cosinus en beurlant « bon sang, mais c’est bien sûr ! » se dirige vers la bibliothèque d’où il extirpe un grimoire. Ce bouquin m’a été remis par la fée Carabosse de Chamot (une petite oasis du désert d’Arabie où elle crèche) déclare-t-il. Elle m’avait dit alors :   
Bettyboop- J’ai grand besoin de vacances, un siècle ou deux, mais avant de partir je dois t’affranchir. Ta route va croiser celle d’une orpheline dont je suis secrètement la marraine. Je l’ai protégé avec un sortilège pour le jour où il lui arrivera malheur, ce que j’ai vu dans ma boule à neige Betty Boop. Je te confie donc ce grimoire dont le texte apparaîtra au moment funeste. Ce seront les instructions pour la sortir du pétrin.      
Il ouvre le grimoire où sur une page vierge, un texte s’écrit automatiquement sous ses calots ébaubis.   
Blanche Neige est donc bien la filleule de Carabosse s’écrie-t-il. Puis se retournant face à la petite assemblée qui ne pipe pas mot, il leur ligote le texte :
- Une princesse jeune et jolie du genre prix de Diane va rendre ses clefs des suites d’un vulgaire et sournois assassinat. Il lui reste toutefois une chance de quitter les sacs d’os et de revenir parmi les vivants. Il faut que dans les trois jours qui suivent le décès, un prince sincère et charmant vienne baiser ses lèvres purpurines. Sinon son corps disparaîtra dans un nuage de poussière. Cette mission, si vous l’acceptez, sera difficile mais pas impossible et cette page s’autodétruira quand minuit sonnera à la fin du troisième jour.     

Un brouhaha indescriptible se déclenche dans la casbah. Cosinus ramène le calme en fermant le grimoire ; il demande à chacun d’œuvrer fissa pour que les délais soient respectés. Rêveur concocte aussitôt un mail qu’il envoie par internet via les réseaux sociaux. En voici la teneur :    
- Princesse belle comme le jour et qui n’a jamais vu le loup peter sur la pierre-de-bois, seule héritière du royaume, mensurations 90-60-90, attend prince charmant et sérieux pour s’épanouir à la vie, partager des passions communes et plus si affinités.       

InvitationDe leur côté, Dandy et Laura réalisent un tract publicitaire (flyer disent les anglophones) pour inviter les gens à la cérémonie du baiser. La fin de la soirée se passe à l’élaboration du plan stratégique de l’opération et tous partent se glisser dans les toiles pour être en forme dès vendredi matin car vous l’avez deviné, nous sommes un jeudi puisque l’invitation est pour le weekend.       
Si nous voulons qu’il y ait foule pour les deux jours du baiser, les deux derniers jours doivent tomber un samedi et un dimanche. Ça va tout le monde suit, sinon prenez des notes.     
Rendez-vous est pris à 7h pétantes.      
- Réglez vos sabliers dit Cosinus, je prends le premier tour de garde pour veiller la gosseline.    

Pendant ce temps, Gaston qui avait tout suivi depuis Bagdad décide de jouer les provocateurs à l’encontre de l’orphelinicide ; après avoir tué le père, la parricide tue l'orpheline, elle cumule. Il se rend d’un claquement de doigt dans les apparts de la Reine assassine. Celle-ci qui cauchemardait, un mal-fait n’est jamais perdu (c’est comme un bienfait), se réveille en sursaut.  Prise au débotté en chemise pilou et bonnet sur la tête, elle gongonne :
- Tu n’peux pas me lâcher la grappe, quel mauvais vent t’amène ?   

- Tu ne crois pas si bien dire, sourit Gaston, la princesse n’est pas calanchée, juste en léthargie et m’est avis que dans trois jours elle va retrouver sa fraîcheur persavon. Désolé, t’es toujours la Dauphine !       
Écumante de rage, la teigneuse s’estranglouille et fait péter sa pompe cardiaque, ce qui la cloque aussi sec dans un coma profond.    
Parfait, constate Gaston, elle va nous fiche la paix les trois prochains jours.       

Content de lui et après avoir mis une pancarte sur le pommeau de la porte précisant : « Ne déranger sous aucun prétexte » avec en dessous la version anglaise pour les stagiaires au pair « Do not disturb », il claque dans ses doigts et se retrouve avec ses potes au palais du calife, pile poil au moment de l’histoire de Shéhérazade.

Fin de l’épisode ! A suivre...

Dites donc, elle n’est pas pleine de rebondissement cette histoire ! Je n’sais pas vous, mais je suis curieux de lire la suite. Les préparatifs vont-ils bien se passer ?
Réponse 1 – Le ciel va se couvrir dans la nuit apportant trois jours de pluies diluviennes qui vont faire capoter les préparatifs et dissuader la foule comme les princes de venir  et Blanche neige va rejoindre la grande faucheuse pour de bon.
Réponse 2 – Un malencontreux tremblement de terre va engloutir la maison des nains et le cercueil ; la mauvaise reine ayant elle aussi posé sa chique, une révolution va transformer la Royauté en République. Les sujets accablés d’impôts vont devenir des contribuables. Les cerfs deviennent des vaches-à-lait. 
Réponse 3 – Dès vendredi matin un soleil radieux va s’installer, attirant les marchands du temple et autres vendeurs de zizigougou (voir le sketch de Fernand Raynaud) et aussi les confiseurs de barbe à papa, de pomme d’amour et de pâté de vogue. La cérémonie s’annonce festive.
Réponse 4 – Les princes vont arriver attirés par l’appât du gain et au lieu d’être fair-play comme il se doit chez les preux chevaliers, la fête va se transformer en foire d’empoigne où les princes vont tous s’entretuer ; c’est ballot, non !
  

Glossaire
Jaboter – discourir, c’est aussi bavarder.
Beurler – crier, s’écrier en parlant d’une personne ; s’emploie dans le parler lyonnais (vient du latin bragullare : crier). C’est aussi chez les gones, meugler en parlant d’une vache.
Affranchir – mettre au courant, mais c’est aussi corrompre, soudoyer ; s’utilise également pour introniser quelqu’un dans une confrérie, un monde différent et plus curieux : initier sexuellement un garçon ou une fille.
Calots – toujours au pluriel, désigne les yeux ; pour un seul œil on utilisera plutôt une gobille ou une agate.
Ligoter – lire, faire la lecture dérive du verbe lier pour lier les mots entre eux. On ne ligote pas un seul titre ou un seul mot, mais bien un texte.
Rendre ses clefs – encore une belle métaphore pour mourir.
Voir ou entendre le loup peter sur la pierre-de-bois ou d’évier, une très jolie périphrase du parler lyonnais et de ses expressions, employée par Guignol dans son journal des années 49 et 54. C’est connaître l’amour charnel et le pratiquer. Je n’en ai pas retrouvé l’explication, alors si un de mes lecteurs pouvait m’en donner l’origine, ce serait adorable.
Se glisser dans les toiles – c’est comme se jeter dans les torchons, aller se coucher.
Pâté de vogue – une confiserie très prisée dans les vogues lyonnaises faite avec de la fleur de farine et garni communément de poires qu’on a fait mariner vingt-quatre heures dans de l’eau de vie et du sucre. On le dore par-dessus avec un jaune d’œuf. Ces pâtés ont la forme d’un chapeau de gendarme. C’est ce qui explique le dicton : avoir l'embuni (le ventre) en pâté de vogue en parlant d’une jeune femme enceinte, en état de grossesse avancée.

Épisode 17 - Les préparatifs

Petites annonces : Vend plat pour mettre les pieds dedans
Toutes pointures du 37
 au 44
Pierre DAC - L'Os Libre - mai 1946.

Où la préparation du weekend va bon train.

Vendredi matin à 7h pétante, le lapin compte-minute, déclenche le réveil des troupes en envoyant  sur les portables  des nains et de la famille Ingalls sa musique du jour. D’humeur badine, il choisit : « Y’a d’la joie ! » de Charles Trenet ; c’est donc sur cette mélodie que tous nos amis se lèvent en appréciant ce choix qu’ils considèrent de bon augure.                 
Après avoir bu leur bol de benco et fait une petite décrassouillette matinale, ils se réunissent autour de Cosinus qui dirige les opérations.    
- Tout doit se passer dans la vaste plaine située à l’orée du bois derrière notre maison, déclare-t-il, elle est accessible par la grande route qui va en direction du château. Tout sourire, il rajoute :
- J’ai appris que la méchante reine avait pris un coup de sang et qu’elle est recluse dans sa piaule. Sa garde personnelle qui est toujours restée fidèle à la princesse est d’ailleurs prête à donner la main pour le service d’ordre. Hauts les cœurs, allons-y gaiement !                

Il se rend au bord de la plaine,  prend son porte-voix et d’une voix forte commande :
- Brouteuses, brouteurs à vous de jouer !    

BrouteursAussitôt dit, plusieurs dizaines de troupeaux de chèvres et de moutons assainissent la clairière en broutant l’herbe à ras du sol et la débarrassant des chardons et des ronces diverses. En moins d’une plombe, le pré est aussi lisse qu’un terrain de foot pour une finale de coupe du monde.
C’est alors qu’arrive un cuchon de villageois, heureux d’une liberté retrouvée, armés de pelles, pioches et râteaux. Ils délimitent deux vastes parkings de chaque côté de la route avec panneaux directionnels et emplacements nominatifs pour que les visiteurs puissent y déposer et retrouver leurs carrioles, bétaillères, charrettes, diligences, citrouilles ou carrosses. Ils aménagent aussi un espace ombragé pour les chevaux, mulets, ânes, rennes ... avec stocks de fourrage et de carottes, des abreuvoirs et des bottes de paille pour leur litière.

Notons que dans le courant de la nuit, les castors avaient détourné une rivière pour alimenter en permanence, en eau fraîche, les abreuvoirs.    

Toiles de tentes évènementiellesSur les côtés latéraux  de la prairie, des petits villages de toiles de tentes sont installés pouvant servir de coin repos pour l’espace réservé à la garderie d’enfants, pour les officiels, les têtes couronnées et leurs accompagnateurs, les services de secours et l’infirmerie, les troupes de comédiens et saltimbanques, ...  Comme de bien s’accorde, un espace restauration avec de nombreuses tables, bancs et chaises ainsi qu’une longue cuisine roulante équipée complète le dispositif.    
A proximité de la maison de nos amis,  Hercule, Dynamite, Charles et Grisbi, aidés d’une équipe de spécialistes montent  un amphithéâtre en demi-cercle avec gradins pouvant recevoir une centaine de V.I.P. Au centre, sur un parquet, ils installent le catafalque à baldaquin prêt à recevoir le cercueil en verre avec couvercle amovible en plexiglace où reposera la princesse. 
L’amphithéâtre est positionné face à une petite colline boisée qui borde le côté gauche de la plaine, afin que le plus grand nombre puisse assister au spectacle.     

Vers midi tout est fin prêt. Les nombreuses chouettes parties dès l’aube pour distribuer les flyers d’invitation rentrent nicher dans leurs arbres. Caroline et ses filles, Bouftou, Dandy et Rêveur ont préparé le repas que nos amis dégustent dans la bonne humeur malgré un petit pincement au cœur de ne pas partager la fête avec Blanche Neige. Avant que les villageois ne rejoignent leurs cambuses, un traiteur arrivé pour l’occasion remet à chacun un panier repas avec une demi-bouteille de côte.  
En fin de repas, après leur chicaison et leur lichaison, nos mamis sont attablés, comme de bien s’accorde autour d’une Dubelloire fumante pleine d’un caoua odorant, Caroline et ses filles versent le café dans les tasses et Charles qui avait sorti de derrière les fagots (À l'origine, au XVIIIe siècle, cette expression s'appliquait au vin de qualité qu'on remontait de la cave où il avait été soigneusement conservé, caché derrière les fagots de bois stockés pour l'hiver) une bonne bouteille de marc égrappé de pays du Jura qu’il avait lui-même distillé à l’alambic. Il en verse une bonne rasade aux Sept, dans de petits verres à digeo, qu’ils dégustent en claquant de la menteuse.     
- C’est du brutal, il a du retour et de la cuisse, dit Grisbi.     
- Ça glisse bien dans le corgnolon, rajoute Hercule.      
- Heureusement que j’ai le gosier qu’une armure d’acier matelasse, conclut Dynamite avant que soit servi une deuxième tournée.    
Dans le courant de l’après-midi quelques cigognes-factrices apportent de nombreux messages de soutien au projet, souhaitant par avance un réveil charmant à la princesse et en fin de soirée, la petite troupe du père Cagnac, un ami d’Hercule, débarque, installe un carrousel de chevaux de bois, un tir aux fléchettes, une pêche aux canards et monte une estrade avec coulisses pour les numéros de pantomimes, jongleurs et sketches parodiques. Il s’agit bien sûr de distraire les petits et leurs parents.

Nous voici samedi matin, dirigeons notre caméra vers le château.

Le samedi sera-t-il concluant ?
Réponse A – Profitant de l’absence de l’armée royale, un commando de mercenaires prend le pouvoir au château de la Reine et renvoie chez eux les caravanes princières.
Réponse B – Par suite d’une erreur sur Mapy, l’itinéraire pour aller chez les Nains est faux et les princes partent dans le royaume de Narnia, ils ne pourront arriver à temps vers la princesse.
Réponse C – Blanche-Neige va se réveiller durant la nuit ; atteinte d’amnésie, elle va se retrouver dans un désert où elle va rencontrer le Petit Prince et partir avec lui sur sa planète pour cultiver des roses.
Réponse D – Faut arrêter le délire, les princes vont se pointer et le spectacle va pouvoir commencer ; toutes les bonnes choses ont une fin n’est-il pas ?
  

Glossaire
Chicaison et lichaison : se dit d’un repas copieux riche en nourriture (chicaison) et boissons (lichaison).
Dubelloire – cafetière en terre de grès avec passoire de même nature (système à percolation) inventée vers 1800 par Du Belloy, qui faisait partie du quotidien des bignolles ou concierges lyonnaise. Il y a toujours sur le coin du fourneau la dubelloire, manière que si quelqu’un vient à l’improviste, qu’on s’attendait pas, ben on lui paiera toujours une petite tasse de café ! Savez ça que c’est ! 
Digeo abréviation pour digestif.
Claquer de la menteuse - claquement de langue pour exprimer sa satisfaction.

Épisode 18 - Les premiers prétendants

Adam et Eve, j’y crois plus.
La pomme, ça peut pas être mauvais, c’est plein de pectine.

Jean-Claude Vandamme.

Où le baiser libérateur finalement, c’est comme aux élections, il faut un second tour.

Nous voici samedi matin, avec notre caméra dirigée vers le château. Les fenottes sont toutes chez leurs coiffeuses pour se faire mistifriser ou chez leur esthéticienne pour un maquillage qui ne soit pas celui d’une poutrône tartinée ripolin. Les gones s’habillent en propre et se tiennent sur leur quant à soi avec leur vagnotte du dimanche, en faisant attention à ne pas se saloper pour ne pas se faire agonir de sottises par leurs bourgeoises. Les petits mamis ont la ronfle parce que les garçons en costumes de marin et les filles en robe à fanfreluches doivent se tenir à carreau sans faire de polisses pour ne pas se déssampiller.
Tout le monde est donc tiré avec les quatre épingles pour la cérémonie du tantôt. 

soeur AnneInstallée sur la plus haute tour du château, Anne, la gouvernante de Blanche-Neige fait le pet avec sa lorgnette pointée en direction de la grand ‘route principale. Son frangin l’interpelle sur le chemin de ronde, un poil plus bas.  
Anne, ma sœur Anne, ne vois-tu rien venir ?         

Arrête de me courir sur le haricot ! rebrique-t-elle, je ne vois que le soleil qui poudroie et l’herbe qui verdoie.
Elle avait été au service de la Barbe-Bleue avant que le salopiot ne se fasse gauler par sa septième gisquette qui le surveillait derrière le poteau rose qui donnait sur la pièce fermée à clefs où il planquait ses six premières victimes. Le commissaire Juve aidé de Fantômas, l’arrêta et il fut condamné à éternuer dans le son, par la bascule à charlot.   
Enfin, un peu avant midi elle se met à bieurler :
- Les voilà, les voici, les voilou ! Trois cortèges se pointent en direction de la casbah. Ils devraient poser leurs valises sur le coup des quinze plombes !

Guzzi v711Aussi sec une estafette enfourche sa meule une Guzzi Stornello V711 pour aller prévenir nos amis.      
Caroline rejoint la chambre de la princesse pour lui refaire un maquillage avec le matos extrait du sac Vuitton de l’orpheline. Les bénévoles encadrés par Hercule, Dynamite et Grisbi sont déjà là pour canaliser la foule qui va ralléger à partir de quatorze heures. Bouftou et Rêveur s’occupent des traiteurs, Dandy gère les comédiens et Cosinus reçoit la presse, les équipes de téloche et de radio venus couvrir l’évènement en direct live.

A quinze heures, le coinsteau d’ordinaire calme prend des allures de foire comme celle de Beaucroissant, la plus ancienne de France qui existe depuis 1219. Le soleil radieux est de la partie. Le pardingue en sapin avec son couvercle vitré ouvert est déposé sur le catafalque laissant entrevoir la frimousse souriante de Blanche-Neige comme si elle s’amusait de toute cette effervescence.      
Le premzire à se présenter est le seigneur Don Diégo De la Véga, un bellâtre bien propre sur lui du genre hidalgo qui s’est illustré sous le sobriquet de Zorro à Los Angeles (ville que des médisants appellent L’Œuf en Gelée) une petite bourgade de Californie espagnole qu’il libéra de la tyrannie du capitaine Monastorio.
Après avoir salué la foule, il esquisse quelques moulinets avec sa rapière, faisant bavocher les mioches et les minettes.
Il s’approche du cercueil et se penche vers les lèvres offertes lorsqu’il ressent une vive douleur dans son fondement et se relève brusquement.
Il vient de se faire piquer les miches par sa dulcinée Catherine Zeta Jones qui le saisit par le lobe de son étiquette.
On n’est pas chez les mormons, piaille-t-elle alors rejoint le foyer conjugal ou tu vas gouter de mon rouleau à pâtisserie !
En couinant il s’exécute sous les quolibets du public hilare qui applaudit à tout rompre.       

Vient ensuite le prince Vlad IV de Valachie, fils d’un chevalier de l’ordre du dragon créé en 1418 pour la défense de la chrétienté et plus connu sous le sobriquet de Dracula. C’est pourquoi, quand il se penche à son tour le silence se fait et on esgourde plus que le claquement des mandibules des gens qui se cocounent les uns contre les autres.
Mais heureusement Cosinus avait eu la précaution de mettre au fond de la boite à viande quelques chapelets d’ail et crucifix en bois d’olivier (des contrefaçons made in china) récupérés lors d’un voyage à Bethléem. Vlad se relève à son tour plus pâle que jamais (un comble pour un vampire) avant de prendre ses cliques et ses claques et de retourner en Transylvanie.  

Pénélope tableau de BouguereauLe troisième invité se présente sans dire un mot ; un bel homme à la chevelure ondulante et une barbe bien taillée, vêtu d’une toge et chaussé de spartiates, le haut de son visage est recouvert d’un masque. Il s’approche à son tour et se penche.
Tout le monde retient son souffle lorsqu’à la dernière seconde quand il se redresse brutalement, arrache son masque et d’une voix forte en scrutant le ciel et le montrant du poing, il déclare :
- Suffit Athéna ! Tu m’as déjà roulé dans la farine avec Circée et Nausicaa et poursuivit de tes turpitudes pendant des années, mais cette fois tu ne m’auras pas. Je ne peux épouser la princesse malgré sa grande beauté, je pars rejoindre ma bien-aimée Pénélope qui m’attend à Ithaque !     

Un éclair de chaleur zèbre alors le ciel !!! C’est Zeus qui se marre.  
Vous l’aviez deviné bien sûr, il s’agit de notre ami Ulysse qui descend de l’estrade monte dans son char et part au grand galop jusqu’à Saint-Exupéry louer un jet privé pour retourner en Grèce.

Comme c’était le dernier prétendant, la foule se disperse en commentant ce qui vient de se passer tandis que les journalistes rédigent leur papier pour la une du lendemain et JR avec son équipe prépare le JT de 20h. JR, Jules Ricard, est un cousin de Jean-Pierre Pernaut ; il officie aux infos du soir à la téloche.  

Fin du dernier épisode, mais à suivre pour l'épilogue...

Le samedi était un galop d’essai, plusieurs princes sont attendus demain. Allons-nous enfin connaître celui qui épousera Blanche Neige ?
Réponse A – En arnouchant les infos du samedi, les futurs se disent que la mominette porte la scoumoune et que vaut mieux aller voir ailleurs ; ils se cassent car ici ils n’ont pas d’avenir.
Réponse B – Aucun ne va faire l’affaire et dès que le soleil se couche, la gisquette va disparaître en poussière ; circulez, y’a rien à voir !
Réponse C – En fait de prince charmant, c’est un escroc, poivrot et violent qui va l’emporter et l’orpheline va vivre malheureuse et n’aura pas d’enfant.
Réponse D – Non mais ça va pas la tête ! Il va forcément y avoir un prince charmant. Accrochez-vous à votre babasse, car celui-là vous n’allez pas le voir venir ! Devinez !

Glossaire
Poutrône  mot typiquement lyonnais pour désigner une tête grossière de carton sur laquelle les modistes faisaient leur bonnet. C’est aussi une poupée d’enfant en carton puis en chiffon sans bras ni jambes. À la révolution, la Poutrône était le sobriquet de la statue de la déesse Raison. Par extension, c’était aussi une femme de mauvaise vie car le mot vient du vieux français poutre, qui désignait la jument.
S’habiller en propre, c’est mettre ses habits du dimanche.
La vagnotte ou redingote, veste du dimanche, était dans nos campagnes une sorte de bât pour les ânes, c’est donc par irrespect que les paysans comparait les gens chics qui portaient une vagnotte, à un âne.
Faire des polisses, en lyonnais c’est faire des polissonneries.
Être déssampiller, c’est avoir les vêtements en lambeaux, déchirés.
Faire le pet une des métaphores amusantes du mot pet qui est à la fois quelque chose de bruyant, d’imperceptible, que l’on n’avoue pas et qui suppose , parlant par respect, de s’immobiliser pour le lâcher et donc ici c’est faire le guet en restant immobile et hors de vue.
Eternuer dans le son par la bascule à Charlot, c’est une périphrase bien explicite pour un condamné dont tête tranchée tombe dans un panier de son après qu'il ait été basculé sous le couperet de la guillotine.
Pardingue en sapin, boite à viande ou boite à os : trois des dix appellations pour cercueil, la plus étonnante étant : taupinière à cloportes !
Rouler dans la farine pour berner, tromper ou leurrer, est en fait un raccourci de l’expression complète : rouler dans la farine pour en faire des beignets

Commentaires

  • marie thé
    • 1. marie thé Le 03/10/2016
    pareil, le 3 est un beau chiffre. Et betty boop est très mignonne
  • ginie la pie
    • 2. ginie la pie Le 02/10/2016
    Mon chiffre préféré étant le 3 je choisis cette option héhé..............