épisode 7 - Biscotte
Le chien ami de l'homme !
Il faut battre le fer quand il est chaud et la crème quand elle est fraîche
Pierre Dac – Avec mes meilleures pensées
Où Bic libère un chien-loup de ses entraves
Bic pénétra dans la forêt. Attentif, il restait aux aguets car la nature était parfois hostile et les hommes s’y aventuraient rarement seuls. Il portait son pieu dans un étui sur le dos et son coutelas à la ceinture. Parmi les affaires emportées dans sa besace, il avait une sorte de machette qui lui permettait de se tailler un chemin dans la végétation luxuriante.
Nous étions dans l’hémisphère sud où le désert n’existait pas. Après l’ère glaciaire le paysage était recouvert de jungles, de savanes, de petites montagnes, de vallées, de lacs et de grands cours d’eau un peu comme en Centre-Afrique. Dans une clairière où il y avait un point d’eau, il se désaltéra et remplit son outre de cuir du précieux liquide. De nouveau en forêt il remarqua que les arbres étaient entourés de très nombreuses lianes dont il fallait se méfier car elles étaient mouvantes et capable de vous enserrer jusqu’à l’étouffement. Il évitait donc leur proximité.
Il n’entendait que des chants d’oiseaux ou des cris de petits animaux, "pas de grands fauves par ici" pensait-il !
? ce moment il entendit des glapissements qui provenaient d’un peu plus loin sur sa droite. Une bestiole en difficultés ?
Il avança prudemment en se rapprochant et il découvrit l’animal. Ce n’était pas un loup efflanqué, plutôt un chien-loup au poil mi- long. Il était tout emberlificoté d’une touffe de lianes qui le tenaient prisonnier et plus il essayait de s’en débarrasser, plus elles l’étouffaient.
En voyant l’homme arriver, il retroussa ses babines en grognant sourdement.
Bic s’arrêta, mais ne pouvait se résoudre à le laisser mourir à petit feu. Il s’approcha lentement en parlant à voix basse, et en se positionnant vers son arrière-train. Le chien ne se sentant pas attaqué, repris ses gémissements. Bic s’aperçût qu’il avait une longue échiffre sous sa patte arrière gauche. Très doucement, il lui caressa le flanc. Le canidé tressaillit. Bic serra l’échiffre entre le pouce et l’index et tira brusquement pour l’ôter, provoquant un petit cri de douleur.
Bic sortit son sac d’onguents qu’il appliqua sur la plaie bénigne avec une touffe d’herbe qu’il mouilla. Après quelques minutes, avec son coutelas, il commença à libérer l’animal, de l’arrière, vers l’avant. Il restait une liane qui enserrait le cou du chien. Il lui caressa le pelage en demandant doucement de ne pas être mordu. L’animal semblait comprendre car il laissa le coutelas s’approcher de son cou et Bic put le libérer entièrement. Le chien-loup se remit debout, constata que sa patte blessée ne le faisait plus souffrir. Il tourna la tête vers l’humain, puis détala à vive allure.
"Tu aurais pu dire merci !" dit Bic en riant.
Il continua son chemin, quitta la forêt, se retrouva dans une prairie avec quelques arbres et un petit cours d’eau à faible courant. Il en profita pour se baigner car il avait pris chaud en s’occupant du canidé. On arrivait en fin de journée et malgré ses observations, ne trouva pas trace d’un gibier quelconque. Il se contenta de quelques baies qu’il savait comestibles et de champignons que le sorcier lui avait appris à reconnaître. Il choisit un arbre où il pourrait grimper et s’installer à l’abri pour la nuit.
C’est alors qu’il vit venir un animal qui se dirigeait vers lui. Il saisit son pieu et constata que c’était le chien-loup qui tenait dans sa gueule, mais oui ! Un lapin. Il déposa sa proie à quelques mètres de Bic, puis il recula et se coucha. Bic alla chercher « l’offrande ». Il alluma un feu, dépouilla le lapin, le fit cuire sous le regard étonné du chien. Un fois cuit, il partagea son repas avec l’animal à qui il jeta des morceaux. Celui-ci les renifla et les trouva à son goût.
Il s’était rapproché de Bic qui tenant un morceau le lui tendit sans le lâcher. Le chien s’en saisit délicatement et quand Bic approcha sa main, il se laissa caresser.
Bic passa la nuit dans son arbre et quand il se réveilla, le chien-loup était là. Il prit ses affaires pour reprendre sa route et déclara en regardant le chien : "Veux-tu m’accompagner ?" Celui-ci aboya joyeusement et commença à le suivre.
Je vais t’appeler Biscotte ! dit notre homme des temps farouches. C’était la première alliance de l’homme et du chien.
Un petit pas pour l’homme, un grand pas pour l’humanité
27 juin 2020
Commentaires
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- 1. Ginie Le 02/07/2020
Très jolie histoire mon pipa!!! Bisous
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