épisode 6 - épreuve prénuptiale
Le prétendant doit prouver sa valeur
Je voudrais travailler dans un magasin de rêve
où l'on ne vendrait que des choses imaginaires.
Pierre Dac – Avec mes meilleures pensées
Où Bic connaissant les règles prénuptiales accepte les épreuves à venir
Arrivés près de la tribu, Bic se dirigea vers le chef AgucK. À ses côtés, l’homme médecine guérisseur-naturopathe Moha souriait. Bic inclina sa tête en marque de respect et montrant la jeune femme à sa gauche déclara :
« Je souhaite épouser ta fille et demande ton consentement. »
Toute la tribu s’était rassemblée manifestant une joie toute simple, Bic et Gaéa formaient un joli couple et ils étaient tous deux appréciés des adultes comme des enfants.
Bakéla, l’épouse d’Aguck, en souriant, caressa la joue de son époux, signe de son approbation. Aguck pris la parole :
« Y a-t-il quelqu’un qui s’oppose à cette union, si oui, qu’il parle ou se taise à jamais ? »
Bien entendu, personne ne contesta la demande.
Aguck fit s’approcher sa fille et le jeune homme, il prit la main droite de Gaéa qu’il posa sur celle de Bic en annonçant :
« Je donne mon consentement ! » Puis s’adressant à Bic :
« Tu connais nos coutumes, es-tu prêt à affronter ton destin ? » Bic acquiesça :
« Je suis prêt, si Gaéa, souhaite partager ma vie. »
« C’est mon vœu le plus cher ! Répondit-elle ! »
« Parfait, dit alors Aguck. Ce soir sera un moment festif pour toute la tribu. Demain commencera l’épreuve. »
En ces temps farouches, un homme ne pouvait prendre femme sans apporter la preuve qu’il sera capable d’apporter sécurité, protection et l’essentiel des besoins en nourriture et matériels à sa famille. Il devait donc, pendant la durée d’une lune, quitter le clan et ne revenir qu’avec des trophées de chasse et le récit de ses expériences.
Quelque fois, l’homme ne revenait pas et la promise attendait stoïque un nouveau prétendant.
Bic n’avait pas de famille, il avait été recueilli lors d’une chasse où les guerriers de la tribu avait découvert ses parents, qui pour le protéger s’étaient fait massacrer par un tigre aux dents de sabre. Les chasseurs avaient pu faire fuir l’animal, avant qu’il ne s’en prenne à l’enfant ; Bic avait moins de dix ans.
C’est Moha et sa femme qui n’avaient pu avoir d’enfant qui l’avait élevé. Quand sa mère adoptive mourut d’une violente fièvre que le sorcier n’avait pu juguler, Bic soutint le sorcier qu’il considérait comme son père et leur affection s’était renforcée ces trois dernières années. Le lendemain matin, Bic et Moha rejoignirent Aguck et Gaéa. Le doyen des guerriers était là.
« Es-tu prêt ? demanda Aguck ».
« Tout à fait répondit Bic ! » Le chef lui remit son meilleur couteau très affuté, le guerrier lui offrit un pieu capable de percer la carapace d’un sanglier et de se défendre face à un tigre et Moha lui remit un sachet d’onguents pouvant le soigner en cas de fièvre ou de blessure. Il remercia chacun, les salua et Gaéa l’accompagna jusqu’à la limite du campement.
« Je ne suis pas inquiète, lui dit-elle ; je sais que tu reviendras et je t’attendrai. Fais bien attention à toi, et voici une amulette pour te protéger » ; Il plaça le collier avec la pierre sacrée qui avait reçu les incantations du sorcier, autour de son cou. Ils s’embrassèrent et Bic en se retournant de temps en temps s’éloigna d’un pas rapide jusqu’à l’orée du bois ou les deux amoureux se firent un dernier signe de la main. Pour Bic l’aventure commençait.
Un petit pas pour l’homme, un grand pas pour l’humanité.
22 juin 2020
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