épisode 14 - Bic et Biscotte
Un début de retour agité
Marcher tout seul est ennuyeux ; on s’amuse quand on est deux
Citation de Jean-François Haumont, poète et fabuliste 1772-1866
En ces temps reculés de la préhistoire, la vie était rude.
Après une soirée festive, le lendemain matin Bic qui avait reçu un arc, des flèches et des petites peaux tannées remercia ses amis et promit qu’ils se reverraient prochainement. Il emportait aussi une copie d’une peau représentant la carte dessinée la veille. Daril l’accompagna jusqu’à la lisière du camp et le serra fort dans ses bras avant de retourner à son camp.
Bic et Biscotte, retrouvèrent en soirée le bac qui leur permit de traverser le fleuve. Ils étaient en train de manger, la nuit commençait d’obscurcir le ciel quand un hurlement se fit entendre. Biscotte dressa ses oreilles reconnaissant l’appel du soir d’une meute. Il gémit un peu et se rapprocha de Bic.
" Tu peux les rejoindre si tu le souhaites " lui dit gentiment Bic, mais le chien resta près de son ami. Le lendemain matin, le soleil de ce milieu de printemps était doux et c’est paisiblement qu’ils se mirent en chemin. En milieu de matinée, Biscotte s’arrêta brusquement. Il avait aperçu au loin un de ses congénères qui semblait les observer. Au fur et à mesure qu’ils avançaient, l’animal restait à distance et les suivait.
Bic s’arrêta, il prit son compagnon par le cou et très doucement lui dit qu’il devrait rejoindre cet animal qui était sans doute d’une meute amie.
" C’est ta famille et tu dois les retrouver. Je serai toujours près de toi, même à distance. "
Il le caressa affectueusement et Biscotte partit doucement en se retournant de temps en temps. L’homme des temps farouches, avait la gorge nouée, mais il faisait de grands gestes pour lui dire de continuer sa route. Lui jetant un dernier regard, Biscotte détala rapidement jusqu’à disparaître, derrière une colline. C’est le cœur gros que Bic poursuivit son chemin, mais c’était la nature et il l’acceptait.
Le soir il se coucha sur la branche d’un gros arbre laissant en bas un petit feu finir de brûler. Il s’endormit en entendant des petits hurlements très lointains. Deux jours plus tard, il se retrouva dans une plaine ; il était dans la bonne direction. En fin de matinée, il ressentit un malaise comme si il était observé et son instinct lui faisait entrevoir un danger. C’est alors qu’il remarqua, venant en face, un gros animal qu’il reconnut très vite comme étant un tigre aux dents de sabre. Très rapidement, il décocha une flèche qui atteint le fauve qui marqua un temps d’arrêt avant de se rapprocher de lui.
Il n’était que légèrement blessé. Bic plaça son coutelas à la ceinture et pris son pieu. Il n’éprouvait pas de crainte tout en sachant qu’il avait peu de chance de s’en sortir vivant. Le tigre pris son élan et se précipita sur l’homme qui parvint à l’éviter en lui infligeant une blessure au flanc arrière. Plus circonspect, l’animal s’approcha doucement la gueule ouverte et ses griffes prêtes à lacérer sa proie.
Les deux adversaires se fixaient, se jaugeaient, lorsque des aboiements rageurs firent se tourner la tête du fauve.
Deux chiens loups montrant les dents s’approchaient en tenaille. Bic reconnut Biscotte et craignant qu’il se face tuer, fonça sur le tigre plantant son épieu sur le flanc avant. Puis il prit son coutelas et sauta sur le dos de la bête qu’il larda de coups violents. Les deux chiens se précipitèrent à leur tour et à eux trois, ils parvinrent à tuer le tigre. Seul Bic avait de petites griffures que Biscotte vint lécher en poussant de petits couinements. L’homme remarqua que le compagnon de Biscotte était en fait une femelle. Il s’en approcha et elle se laissa caresser.
" Merci, de m’avoir sauvé la vie " déclara-t-il et pendant qu’il découpait des morceaux de viande, les deux chiens loups folâtraient gaiment. Bic avait fait un feu pour cuire sa part et ils mangèrent de bon appétit. Quand il reprit sa route après avoir extrait les deux dents de sabre du tigre, les deux chiens, le suivirent. Bic comprit qu’ils restaient à ses côtés pour le protéger et aussi par amitié. Pendant trois jours tout se passa tranquillement.
C’est alors qu’au matin du quatrième jour Bic découvrit au sol…
Une belle aventure cette alliance des deux chiens et de l’homme.
Un petit pas pour les deux espèces, un grand pas pour l’humanité.
24 août 2020
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