Prologue

Alice de l'autre côté du miroirDans cette suite d’Alice « De l’autre côté du miroir » Lewis Carroll confirme son écriture d’un nouveau type de conte de fées qui n’est pas seulement un voyage initiatique pour faire ‘’grandir’’ l’enfant.

Alice comme dans le pays des Merveilles, n’est pas ici pour seulement découvrir le sens du monde des adultes. Elle est au centre de ce monde et si, elle en découvre certains aspects, elle permet aux adultes qui lisent l’histoire, d’y voir ce qu’ils ont oubliés d’eux-mêmes et de leur propre enfance.

Mais prenons le temps de suivre ces nouvelles aventures qui se passent en symbolique sur un échiquier avec les pions blancs et les pions rouges. Alice joue le pion blanc et gagne en onze coups. Le chapitre 11 étant celui de son réveil.

Commençons par le poème d’introduction.

Poème d'introduction

Ô belle enfant au front si doux,
Aux yeux tout imprégnés de rêve !
Malgré la distance entre nous
Dans cette existence trop brève,
Tu accueilleras en souriant
Ce récit, don d’un cœur aimant.

Jamais je ne t’ai vue ; jamais
Je n’entendis ta voie ravie ;  
Jamais non plus je ne pourrai
Avoir place en ta jeune vie.
Mais ton coeur, je le sais, pourtant,
Aimera ce conte d’enfant.

Je l’ai commencé autrefois :
Le clair soleil dardait sa flamme,
Et la cadence de ma voix
Suivait la cadence des rames…
C’est en vain qu’ont passé les ans,
Ma mémoire défie le temps…

Ecoute avant qu’ait retenti
Cet appel ferme et sans réplique
Qui t’invite à gagner le lit.
Tout triste et mélancolique !
Nous sommes tous de vieux enfants
Qui se couchent en rechignant.

Dehors c’est la neige et le Gel,
Les rafales de la tempête ;
Mais, dedans, un feu substantiel  
A mis ton jeune cœur en fête.
Fascinée par les mots troublants,
Tu méprises l’ouragan.

Même si l’ombre d’un soupir
Vient à passer sur cette histoire
Quand j’évoque le souvenir
Des jours d’été nimbés de gloire,
Il n’altérera nullement
L’attrait de ce conte d’enfant.