Red Sparrow
film de Francis Lawrence
Une jeune ballerine, dont la carrière est brisée nette après une chute, est recrutée contre sa volonté par les services secrets russes. Entraînée à utiliser ses charmes et son corps comme des armes, elle découvre l’ampleur de son nouveau pouvoir et devient rapidement l’un de leurs meilleurs agents.
Sa première cible est un agent infiltré de la CIA en Russie. Entre manipulation et séduction, un jeu dangereux s’installe entre eux.
Francis Lawrence nous propose avec une mise en scène brillante un film qui dérange. Parce que nous sommes bien dans un long métrage de manipulations et je rajoute de « manipulation des spectateurs » qui croient voir ce qui n’est pas montré directement dans les plans de sexe ou de violence où nous ressentons pourtant leur côté insoutenable.
Tout est en double-jeu, d'une part avec l'intrigue qui nous oblige à revoir ce que l’on croyait être et aussi dans la perspective du film. Chaque détail a son importance.
La performance de Jennifer Lawrence confirme son indéniable talent de comédienne et son courage d’avoir accepté ce rôle particulièrement éprouvant. Matthias Schoenaerts est un méchant à la fois odieux et parfait. Charlotte Rampling est impassible et plus sadique que jamais. Quand à Joel Edgerton il est tourmenté à souhait.
Petit clin d’œil au court passage de Mary-Louise Parker que j’apprécie et je me demande si le réalisateur n'a pas fait exprès de la prendre pour cette courte participation car elle était, avec l'excellente Helen Mirren, une actrice principale des deux films jubilatoires "RED" et "RED2" (Retraités Extrèmement Dangereux).
Précisons tout de suite que ce film n’est pas tout public, même pour des adultes qui risquent de se focaliser sur la violence et l’obscénité qui peut transparaître dans de courtes scènes remarquablement bien soignées. Car la force du cinéma bien fait, c’est de nous faire assister à ce qui n’est pas montré explicitement.
Contrairement à ce qui est parfois écrit, il n’est à aucun moment question d’une image dégradante de la femme ne serait-ce que par la façon qu’a Jennifer Lawrence de retourner la violence qu’elle subit contre ses bourreaux.
Nous ne sommes pas dans un film d’espionnage glamour où les héroïnes tombent sous le charme de l’espion et sont un peu potiches. Ni dans un film intellectuel et tortueux d’agent triple plus que double. L’humour ne vient pas non plus nous permettre de souffler de temps en temps et pas d'effets spéciaux, de gadgets, de courses poursuites spectaculaires, d'images virtuelles.
Quand à Dominika, elle n’est motivée ni par l’argent, ni pour la patrie ; son seul objectif est de rester en vie et d’aller jusqu’à accepter l’insoutenable pour pouvoir continuer de s’occuper de sa mère malade. La conclusion se révèle surprenante, complexe et je dirai même qu’elle nous offre un petit sourire de satisfaction. Ne vous fiez ni à l’affiche, ni à la bande-annonce et ne vous laissez pas submerger par ce que vos yeux croient voir.
Opinion des gens :
Presse – 66% de positif dont 24% de 4/5 et en négatif 17% de passable et 17% de mauvais.
Spectateurs – 75% de positif dont 11% de 5/5 et 33% de 4/5 et en négatif 12% de passable et 13% de mauvais.
Nationalité : États-Unis. Genre : espionnage, manipulation.
06/04/2018
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Commentaires (3)
P.S. J'ai programmé madame Hyde...
Il souffre d'une lenteur excessive, due à son scénario trop détaillé, à une certaine complaisance (pour ne pas dire une complaisance certaine) dans les scènes de torture, tandis qu'on passe bien vite, retournement final inattendu oblige, sur la machination ourdie finement et discrètement par l'héroïne auparavant.
C'est vrai, il est plaisant de voir Marie-Louise Parker un peu foldingue,même si j'ai oublié si elle était bien nécessaire au scénario, comme d'ailleurs la co-loc, ou la danseuse rivale...
P.S. ne loupe pas "Madame Hyde", film dans lequel Huppert mérite tous les éloges !